Les populations de Nguékokh vont bientôt pousser un ouf de soulagement. Après plus de 30 ans de galère liée à un accès difficile à l’eau, la commune est  désormais intégrée au réseau de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones).Par Alioune Badara CISS (Correspondant )

– La commune de Nguékokh, jadis confrontée à un problème d’alimentation en eau potable, est désormais intégrée au réseau de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones). Ainsi les habitants n’auront plus à se lever au milieu de la nuit pour chercher de l’eau. La Sones a mis un dispositif qui met fin à un calvaire qui perdure depuis 1990. Le Directeur général de la Sones, Charles Fall, est revenu sur la qualité de l’investissement mis en place pour approvisionner en eau cette commune qui connaît une urbanisation galopante. «C‘est la première incorporation que la Sones a réalisée et c’est à Nguékokh que cela s’est passé. Un château d‘eau de 1100 mètres cubes relié à quatre forages va assurer l’alimentation en eau des 60.000 habitants de la commune et à partir de 5000 branchements sociaux. Le coûts des installations est estimé à 3,2 milliards de francs Cfa», a déclaré M. Fall.
A en croire le Dg de la Sones, l’incorporation de la ville de Nguékokh dans le réseau de la Sones est une réponse à la volonté de satisfaire une ambition du chef de l’Etat consistant «à assurer l’accès à l’eau potable aux centres urbains. Ainsi, la ville de Nguékokh, ayant vu sa population évoluer de 5000 à 60.000 habitants de 1981 à 2021, a été confrontée à des problèmes avec son urbanisation galopante. C’est pourquoi, j’invite  la population à faire une bonne utilisation de l’eau et se garder de tout gaspillage, car la commune de Nguékokh va passer d’une formation de gestion artisanale à une gestion basée sur une facturation».
Face à la crainte nourrie par la population surtout concernant la facturation, le Directeur général de la Sones a tenu à rassurer. «Pour la facturation,  le système adopté se fera sur la base d’une estimation, les consommateurs vont avoir leurs premières factures en attendant la pose des 5000 nouveaux compteurs et la reprise de l’ensemble des canalisations du réseau de Nguékokh. L’autre alternative est  d’attendre la fin des travaux de pose de compteurs et de reprise de l’ensemble des tuyaux et canalisations», a suggéré le Dg de la Sones.
La Directrice de la clientèle de Sen’Eau, Fatou Diagne Kébé, embouche la même trompette et ajoute : «Excep­tion­nellement, à Nguékokh, la facturation se fera sur la base des moyennes antérieures, jusqu’à la conformité des installations du client, notamment le renouvellement des branchements et la pose d’un compteur fiable répondant aux normes fixées par le contrat».
Elle a, en outre, tenu à rappeler  que la gestion de la question de l’approvisionnement en eau potable dans cette commune ne relève plus de l’Association des usagers des forages ruraux (Asufor), mais plutôt du réseau urbain et périurbain.
Des propos qui ont rassuré le maire de Nguékokh, qui a fait de l’incorporation de Nguékokh son cheval de bataille. Selon lui, cela a été une vieille revendication. «Je remercie la Sones pour cette profonde mutation qui va s’opérer dans notre commune. Cette incorporation dans le réseau urbain et inter urbain est la satisfaction d’une doléance de plusieurs décennies. Certes, nous avons vécu des relations heurtées avec la Sones, mais cette  page est tournée ; car la seule chose que je voulais, c’est que la commune soit  dans le réseau de la Sones. En plus de ça, nous  avons  un château d’eau au puissant réservoir alimenté par des forages pour une production journalière supérieure à la consommation. Et cerise sur le gâteau, Nguékokh va bénéficier d’un futur branchement de la commune à la canalisation centrale dans la Petite Côte dans le cadre de la mise en œuvre de Kms3, pour l’alimentation de Dakar et des zones et agglomérations du département de Mbour», s‘est réjoui le député maire de Nguékokh.
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