Hydrocarbures – Exploitation du gaz et du pétrole : 570 milliards attendus sur les trois premières années

Le montant attendu de l’exploitation des hydrocarbures sur la période triennale s’élève à 570 milliards de francs Cfa, représentant seulement 4,8% des recettes fiscales et non fiscales de 12 000 milliards de francs attendues sur la même période, selon le rapport du ministère du Pétrole et des énergies remis hier à la presse, à l’occasion de l’examen du projet de budget de ce département à l’Hémicycle.Par Justin GOMIS –
Le premier baril de pétrole ainsi que le premier mètre cube de gaz des projets d’hydrocarbures du Sénégal sont attendus vers la fin de l’année 2023. Ce qui devrait générer d’importantes ressources pour l’économie sénégalaise. Durant les trois premières années par exemple, le montant attendu de l’exploitation des hydrocarbures s’élève à 570 milliards de francs Cfa, représentant seulement 4,8% des recettes fiscales et non fiscales de 12 000 milliards de francs Cfa espérées sur la même période, a indiqué le ministre des Finances et du budget dans le rapport du ministère du Pétrole et des énergies remis hier à la presse, lors du passage de la patronne de ce département devant les parlementaires pour l’examen du projet de budget 2023. Mamadou Moustapha Ba a souligné que pour 2023, ces recettes se répartissent entre 90% versés au budget général et 10% pour le fonds intergénérationnel.
En effet, a-t-il rappelé, 33,8 milliards de francs Cfa de recettes fiscales et non fiscales sont dans le budget général et 17,9 milliards de francs Cfa au niveau des comptes spéciaux du Trésor, répartis entre le fonds intergénérationnel pour 5,2 milliards de francs Cfa et le fonds de stabilisation pour 12,7 milliards de francs Cfa. Et de préciser que «les estimations des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz ont été réalisées en utilisant la version modèle Fari (Fiscal analysis of resourses industries) développée par le Fonds monétaire international (Fmi). Le prix de référence est calculé selon une méthodologie reposant sur une moyenne des 13 années intégrant des données historiques et des projections officielles. Ainsi, sur la base des hypothèses d’un taux de change dollars/francs Cfa fixé à 655 francs Cfa, du prix du baril de pétrole à 85,5 dollars et de 10% du cours du Brent pour le gaz. Les projections de recettes attendues au dernier trimestre 2023 proviennent uniquement des projets Grande tortue Ahmeyim (Gta) et Sangomar.»
671,8 milliards de subvention à l’énergie entre 2016-2021
Interpellé sur la subvention à l’énergie, le ministre des Finances dira qu’elle s’élève sur la période 2016-2021, à 671,8 milliards de francs Cfa pour la compensation tarifaire, les pertes commerciales et le différentiel de transport. Il a précisé que la subvention de l’Etat n’est pas destinée à la Senelec, mais aux ménages, à travers la prise en charge de la différence entre le prix réel de l’électricité et le prix auquel il est vendu aux ménages.
Pour les pertes commerciales, il indique qu’elles reflètent le différentiel entre le prix exact du gasoil qui serait de 1052 francs Cfa et le prix après subvention qui est de 655 francs Cfa. Pour le différentiel transport, il renvoie à l’égalisation du prix du carburant au niveau de tout le territoire national.
Néanmoins, soutient-il, pour 2022, 971.8 milliards de francs Cfa ont été mobilisés pour subventionner le secteur de l’énergie.
Dans le cadre de l’élimination progressive des subventions, M. Ba renseigne qu’il est retenu de mettre en place une feuille de route qui sera axée sur un meilleur ciblage des subventions à long et moyen termes en privilégiant les ménages vulnérables.
Relativement à la contribution du secteur des hydrocarbures dans le Pib, il dit que toutes les études montrent, pendant les premières années, une contribution de 2,2 % et au fil du temps cela tourne au tour de 5,5%.
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