Sa formation politique est membre de la Coalition présidentielle Benno bokk yaakaar, Ibrahima Barry, président du Conseil départemental de Vélingara, n’a pas eu de promotion politique avec Macky Sall qu’il dit avoir soutenu depuis 2009. Toutefois, il a la conviction, au vu du bilan élogieux du régime actuel, que l’opposition a peur d’aller aux élections contre Macky Sall qui les battrait dès le premier tour.En tant que Secrétaire général d’un parti allié de la Coalition Bby, le Rcd (Rassemblement pour la citoyenneté et le développement), quelle est votre position par rapport à une 3ème candidature du Président Macky Sall ?

Notre parti est membre de la grande alliance présidentielle Benno bokk yaakaar. A ce sujet, notre position est que le Sénégal est une démocratie avancée, respectée à travers le monde avec de vieilles traditions de transparence électorale, mais également avec un système judiciaire respecté, chevronné. Nous faisons confiance au Conseil constitutionnel qui est seul habilité à valider ou invalider les candidatures. Tout citoyen qui remplit les conditions est fondé en droit à présenter sa candidature. Il appartiendra au Conseil constitutionnel de dire le droit. Ce débat est certes important, mais le plus important est de savoir que tout le monde est d’égale dignité devant la loi. En tant que citoyens, si nous remplissons les conditions, rien n’empêche que nous puissions déposer notre candidature si nous le souhaitons. Si elle devait être validée, elle le sera par le Conseil constitutionnel, une institution compétente en l’espèce.
Toutefois, il faut se rendre à l’évidence que l’opposition semble avoir peur d’une candidature du Président Sall. Pas parce que l’élection peut être truquée, ce n’est pas possible, mais parce que le bilan du régime Sall est élogieux. Surtout pour le monde rural : le Pudc, le Puma, Promovilles, les bourses familiales. Il y a aussi le grand projet de mobilité au niveau de la construction de pistes et de routes goudronnées en perspective… Avec ce bilan, si toutefois sa candidature passe, il serait réélu dès le premier tour. Le reste est un débat de politiciens, c’est normal. Mais nous estimons que si l’opposition avait confiance en elle-même, la candidature supposée de Macky Sall n’aurait pas suscité de débats.

La coalition présidentielle dont vous êtes membres semble être dans une mauvaise passe avec des dissensions tous azimuts à l’interne et des problèmes sociaux de tous ordres que traverse le pays…
(Il coupe…) Les dissensions c’est dans l’ordre normal des choses. Mais je ne crois pas que ça puisse aboutir à un affaiblissement. La coalition est certes essoufflée, il faut le reconnaître, mais le Président Macky Sall, président de la coalition, a pris la pleine mesure de la situation, c’est pourquoi il a donné des instructions pour que des corrections soient apportées à son fonctionnement pour une meilleure participation/implication de tous les alliés. Je pense qu’après les Législatives, il faut une nouvelle majorité, le Benno s’est essoufflé. Mais électoralement, cette coalition est toujours largement majoritaire si nous prenons les résultats des élections, malgré les querelles internes, on était à 46-47%. Si on y met les dissidents de l’élection, on pourrait se retrouver avec 5 à 6 points de plus. Donc valablement, on reste toujours majoritaires dans ce pays.

Les dissensions sont souvent le fait de gens qui sont déchus de leurs postes au niveau de l’appareil d’Etat. Quelle réaction cela vous inspire ?
C’est une manière inélégante, voire indigne de faire de la politique. Ce n’est pas honnête et responsable de la part de ces gens à qui l’on confie des responsabilités qui, quand ils les perdent, se mettent à insulter, à calomnier, à jeter l’opprobre, à peindre en noir le régime. Pourtant celui qui nomme souverainement leur avait fait confiance parmi des milliers de militants qui sont autant méritants. Je condamne fermement cette manière de faire de la politique. On doit rester élégant, digne, aussi bien quand on est promu que quand l’on ne l’est pas. On doit se dire qu’on est privilégié par rapport à tant d’autres collaborateurs qui sont tout aussi méritants. C’est une attitude à dénoncer, à fustiger.

L’Apr a démarré le processus de vente des cartes de membre. Le Rcd ne sent pas concerné ?
Oui pour l’instant. Je ne vais pas vous le cacher, il y a des négociations entre le Rcd et l’Apr qui pourraient aboutir très prochainement et conduire à une fusion, en tout cas à un meilleur ancrage, une meilleure collaboration. Telle est la volonté aussi du président de la République. Nous sommes en pleine discussion, peut-être que ça va aboutir à quelque chose.

Malgré votre fidélité à la coalition présidentielle et votre amitié assumée au Président Macky Sall, vous tardez à être récompensé par une nomination à un poste de responsabilité nationale.
Je pense que c’est une question de temps et de destin. Il faut dire que le président de la République reconnaît le travail que nous sommes en train de faire, une nomination va arriver sûrement.
Vous savez, notre compagnonnage avec le président de la République a débuté dès son départ du Pds, avant que l’Apr n’ait son récépissé. Nous l’avons toujours soutenu. Aux Locales de 2009, il y avait le Dekkal Ngor, nous étions allés sous la bannière de la Coalition Benno siggil senegaal dont était membre Dekkal Ngor du Président Macky Sall. Donc nous avions été là au début avec le président de la République et nous comptons rester là jusqu’à la fin, parce que nous sommes dans la constance, hommes de conviction que nous sommes. Nous estimons qu’il a une vision pour le Sénégal. Un Sénégal pour tous, un Sénégal de tous.