Au lendemain de la proclamation des résultats des élections législatives pour le département de Dakar, Idrissa Seck est monté au créneau pour dénoncer «un hold-up électoral». Il met en garde contre la posture «antirépublicaine» du camp présidentiel.
Les urnes ont livré leur verdict à Dakar hier. Et c’est la coalition Benno bokk yaakaar qui en sort victorieuse. Mais pour la tête de liste départementale de Manko taxawu senegaal (Mts) à Thiès, il s’agit ni plus ni moins que d’un «hold-up électoral». Dans un document audio et écrit publié hier, M. Seck dit : «Depuis l’élection chaotique de la Présidentielle de 1988, aucune élection n’a été organisée de manière aussi frauduleuse que celle qui s’est produite le dimanche 30 juillet 2017.» Le leader de Rewmi dénonce ainsi «une posture antirépublicaine (…) préjudiciable à notre démocratie», soutenant que «les stratégies multiples du camp présidentiel ont fini par éloigner le scrutin du respect de toutes les normes de transparence et de sincérité». Il s’insurge également contre la distribution «sélective» des cartes d’identité biométriques «sur des bases partisanes» et un fichier électoral «manipulé».
Concernant les résultats de la capitale sénégalaise que les électeurs ont attendus pendant trois jours, Idrissa Seck constate qu’il est «clair et établi qu’un coup de force est tenté par le camp présidentiel afin de priver les Dakarois de leur victoire». Pour lui, ces mêmes stratégies ont aussi été utilisées à Guédiawaye pour venir à bout de la tête de liste locale de la coalition Manko taxawu senegaal, Malick Gakou. Mais de façon générale, le président du Conseil départemental de Thiès considère que tout cela s’est fait dans la perspective de la Présidentielle. «Il est clair que Macky Sall, en vue de 2019, cherche a éliminer ou affaiblir tous ses adversaires afin de s’ouvrir un grand boulevard pour la future élection présidentielle. La volonté du président de la République est de plier et domestiquer la démocratie sénégalaise en la ramenant à son niveau le plus bas», fustige-t-il, ajoutant que «tout mérite d’être dit».
Resté maître de la commune de Thiès, le président de Rewmi a tout de même dû s’effacer au niveau départemental devant la coalition présidentielle. Mais Idrissa Seck renouvelle son soutien au maire de Dakar, Khalifa Sall, en prison depuis quelques mois.
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