Dans sa publication du 19 juin 2024, la Cour des comptes a déclaré conformes les comptes publics pour  l’exercice 2022, ainsi que  pour les exercices antérieurs. Ces déclarations de conformité ont permis le vote des lois de règlements attestant de la sincérité des chiffres dans l’exécution de la loi de finances pour les budgets antérieurs jusqu’en 2022. Pour l’exercice 2023, la Cour des comptes est train de faire le travail pour rendre un délibéré sur la conformité ou non des comptes publics par rapport à la loi de finances. L’adoption des lois de règlements par la Représentation nationale ces dernières années, conformément aux lois sur la transparence et la bonne gouvernance, montre l’effectivité du contrôle parlementaire a posteriori, après certification des comptes publics auprès d’une cour spécialisée.

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C’est dire qu’il est difficile de falsifier les statistiques financières publiques dont l’établissement requiert la coopération entre le ministère des Finances, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) et la Bceao, dans un pays qui respecte les normes en matière de discipline budgétaire.
Il peut arriver que la valorisation des transactions et des stocks d’actifs et de passifs puisse être fondée sur des principes autres que la valeur de marché, par exemple la valeur nominale ou le coût historique, laquelle valorisation peut conduire à l’établissement de chiffres différents, ajustables cependant suivant les différentes hypothèses de départ.

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En réalité, la dynamique d’investissement que le Sénégal avait connue ces dernières années, vient d’être sérieusement ralentie par les nouvelles autorités avec les annonces de renégociation des contrats, l’arrêt de grands et de multitudes petits chantiers de construction, l’asphyxie fiscale auprès des ménages et entreprises, et la détérioration de l’environnement des affaires. Ces mesures malencontreuses prises ont semé le foutoir partout dans notre économie, faisant perdre la confiance et prouvant qu’on est plus dans une sorte d’inquisition économique, plutôt que d’avoir affaire à de véritables artisans du développement économique. La source de toutes nos difficultés financières provoquant une tension de trésorerie dans notre pays est constituée par le recul de la croissance économique.

Le représentant-résident du Fmi au Sénégal vient de déclarer que l’économie sénégalaise est en net recul (pas en récession, encore moins en ruine), résultant du désinvestissement noté ces derniers temps et, par ricochet, le creusement du déficit budgétaire et l’augmentation du taux d’inflation avec les moins-values de recettes. Le Sénégal, dans pareille situation, bénéficiait d’appuis budgétaires de pays amis comme la France, les pays de l’Ocde ou des pays amis comme l’Arabie saoudite, en plus des facilités de décaissement de fonds que peuvent accorder les institutions financières multilatérales. Est-ce le cas aujourd’hui, si l’on relève la déliquescence de nos relations avec les partenaires traditionnels du Sénégal ?

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Il y a lieu de restaurer la confiance pour le développement de l’investissement, afin de fouetter les activités de création de richesses, seules capables d’accroître les recettes et de créer des emplois.
Kadialy GASSAMA
Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger
Rufisque