Il faut sauver nos enfants de la grève des enseignants

Les grèves des enseignants sont devenues si récurrentes qu’il faudra désormais les considérer comme un programme scolaire, introduit dans les instructions «officieuses» de nos établissements.
Cette situation a déjà eu des conséquences perceptibles sur le niveau de nos enseignants et élèves et le professeur Souleymane Bachir Diagne rappelait récemment que notre retard se déclamait en plusieurs années, pour retrouver notre niveau d’antan.
Même si nos étudiants et élèves brillent dans certains examens et concours sur l’espace francophone, il est aussi vrai que comme disait l’autre, «l’hirondelle ne fait pas le printemps».
Il n’est pas exagéré de dire que l’école d’aujourd’hui a perdu de sa «superbe» et nos anciens devanciers à qui nous devons beaucoup, ne nous pardonneront pas cette «déchéance».
Il est important de reconnaître à d’autres agents de l’Etat, la «sacralité de leur mission» pour le Peuple.
Chaque agent croit être un maillon très important de la chaîne, tout comme «les dispenseurs du savoir».
Le temps est venu que les parents d’élèves réagissent pour mettre un holà à cette fièvre revendicative dont on se peut trouver un remède, ou à la limite, un calmant.
Cette fièvre, il faut reconnaître qu’elle se manifeste par des calculs arithmétiques sur les salaires et indemnités, en comparaison avec d’autres corps de l’Etat.
Il n’est pas décent de se comparer ou d’«envier» les autres, quand la possibilité d’accéder à leurs corps vous est offerte par concours.
Beaucoup de nos anciens et nouveaux administrateurs civils, magistrats, officiers, généraux, ont servi l’école comme éducateurs modèles, avant de réussir et d’accéder aux hautes charges pour bénéficier des avantages qui y sont attachés après une rigoureuse sélection.
Les «anciens» comme votre serviteur, n’ont jamais «rêvé» bénéficier des avantages et indemnités dont bénéficient aujourd’hui tous ceux qui «touchent à la craie».
Nous avions même la «pudeur» d’en parler entre nous et notre principale préoccupation était la réussite de nos élèves, car notre respect et notre satisfaction en dépendaient.
Même les syndicats d’enseignants et les syndicalistes que nous avions été, n’avaient comme viatique que l’amélioration des conditions «pédagogiques» de l’école.
La dernière grève mémorable à laquelle nous avons participé en mai 1980 et que l’Etat à sévèrement réprimée par des affectations, des suspensions et radiations, ne réclamait ni plus ni moins que l’application des Assises nationales de 1972 et dont le contenu définissait des orientations et changements dans nos anciens programmes jugés caducs.
Voilà ce qu’était l’école d’hier.
De génération en génération, on remarque hélas que l’enseignant devient un «homme d’affaires» soucieux du gain et du profit qu’il peut tirer de son savoir et les écoles privées y trouvent un compte, ce qui explique d’ailleurs leur floraison dans tout le pays.
Ce n’est certainement pas une mauvaise chose, même si c’est «le public qui fournit» très souvent le privé en personnels enseignants.
Je voudrais en terminant, demander aux parents d’élèves d’être moins laxistes devant une situation qui doit les préoccuper davantage que les enseignants.
Dans une telle situation de grève d’enseignants, les élèves sont des victimes innocentes, mais prennent conscience heureusement de leur avenir.
La retenue de nos enfants dans nos foyers pourrait être envisagée si les «revendicateurs professionnels» ne reviennent pas à la raison.
C’est le prix à payer pour mettre fin à cette rengaine revendicative qui ne dit pas son nom.
La frontière entre la politique et le syndicalisme est si mince que l’on peut être tenté de voir là aussi, des manœuvres politiques de syndicalistes.
Fodé GUISSE
fodeguissse@gmail.com
Ancien élève-maître
1 Comments
Faut réparer l’injustice que subissent les enseignants. Autrefois nos anciens sortaient de la FASTEF fonctionnaires.Les avancements étaient automatiques donc ni de contractuels ni de rappels.Qui peut motiver un enseignant qui reste dix ans sans avancements?Dites moi qui a enlevé tout cela ?C’est l’enseignant lui-meme?Qui signe des accords réalistes et realisables mais jamais respectés ?Pourquoi les parents d’élèves ne s’indignent pas quand l’Etat utilisent sciemment devant les syndicalistes des chiffres truqués afin de les berner. Ou étiez vous lorsque l’état recrutait cinq mille enseignants sans être formé au préalable.