Le 27 octobre 2017, après une décennie de manifestations de masse, la Catalogne a organisé un référendum d’autodétermination, sans le consentement de l’Etat espagnol. Elle l’a fait malgré tout parce que l’Espagne refusait de débattre et voulait imposer sa volonté. Un total de 2,3 millions de personnes y ont participé, avec 90% en faveur de l’indépendance. Avec le référendum, le gouvernement catalan voulait pousser l’Espagne à négocier, mais l’Etat a continué à refuser le dialogue, a envoyé 10 000 policiers pour réprimer le vote, et l’Europe n’a rien fait pour exiger que le conflit soit traité démocratiquement.

Face à cette réaction de l’Espagne, le gouvernement catalan de Carles Puigdemont n’a eu d’autre choix que de proclamer l’indépendance de la Catalogne, pour laquelle le Peuple avait voté. La déclaration d’indépendance a été approuvée à l’unanimité par le Parlement catalan, et est désormais historiquement proclamée. Plus de 70 pays se sont prononcés sur la question, la plupart contre, comme il est normal dans ce type de cas, pour ne pas contredire l’Etat existant, jusqu’à ce que l’indépendance soit confirmée par les faits et que la reconnaissance internationale du nouvel Etat soit officialisée.

A l’époque, le gouvernement catalan ne voulait pas demander aux citoyens de défendre l’indépendance dans les rues, car il était certain que l’Etat espagnol réagirait violemment à un Peuple qui résiste massivement et pacifiquement. C’est pourquoi le Président Puigdemont, confronté à son arrestation imminente, s’est exilé en Belgique. Il a été élu au Parlement européen, où il défend le droit à l’indépendance de la Catalogne, et se bat devant les tribunaux européens.
Cinq ans plus tard, les résolutions de la Justice européenne sont sur le point de sortir, ainsi le Conseil de l’Europe a publié, le 25 octobre, une nouvelle résolution (1) rédigée par sa Secrétaire générale, Marija Pejčinović, qui fait suite au rapport Cilevics du Conseil de l’Europe (2) qui critiquait la réaction de l’Espagne contre le mouvement indépendantiste catalan. Elle fait également suite au rapport du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire (3), qui a jugé la répression espagnole totalement inacceptable. Le nouveau rapport du Conseil de l’Europe affirme qu’il est légal de rechercher l’indépendance d’un territoire européen, pour autant que cela se fasse sans utiliser ni inciter à la violence. Cela désavoue complètement le système judiciaire espagnol, qui persécute le mouvement pacifique d’indépendance catalane comme s’il s’agissait de terrorisme.

Il y a cinq ans, nous avons déjà montré que nous étions engagés en faveur d’une solution négociée. La prochaine fois que nous en serons au même point, et ce ne sera pas long, nous ne nous arrêterons pas à la recherche de solutions négociées et nous poursuivrons la lutte non violente, à la Gandhi, pour contrôler le territoire avec des foules qui désobéiront et submergeront l’Etat espagnol. Si l’Espagne utilise la police et l’Armée contre une population pacifique, l’Europe devra prendre cette responsabilité sur sa conscience.
(1) https://english.vilaweb.cat/noticies/council-of-europe-states-peaceful-pursuit-of-independence-is-freedom-of-speech/
(2) http://www.assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-XML2HTML-EN.asp?fileid=29344
(3) https://www.ohchr.org/sites/default/files/Documents/Issues/Detention/Opinions/Session84/A_HRC_WGAD_2019_6.pdf
Jordi Oriola FOLCH
08036-Barcelone
Catalogne