En marge de l’atelier sur l’Etat organisé par le Centre de renforcement de l’Etat de droit et des institutions judiciaires (Credij), le Garde des sceaux s’est prononcé sur les affaires juridiques en cours, notamment sur les restrictions des visites de Khalifa Ababacar Sall. «Moi, je n’ai pas eu connaissance de ces mesures de durcissement. Ce sont des dispositions qui ont été prises au niveau du juge de l’application des peines. Celui-ci est un juge du siège qui n’a aucun rapport avec le ministre de la Justice. Il a pris des dispositions et je n’ai pas été informé parce que le juge du siège, quand il prend des décisions, je les découvre dans la presse. Il y a le principe de l’indépendance des juges ; donc les juges sont indépendants», a dit Ismaïla Madior Fall. Tout de même, le ministre de la Justice explique la décision. «Il a juste pris quelques dispositions pour mettre de l’ordre dans les visites au niveau de Rebeuss. Et aujourd’hui, rien n’a changé. Le détenu Khalifa Sall reçoit des visites comme avant. Il n’y a aucun changement. Il est bien traité», commente-t-il.

«Ce sont des attaques de mauvaise foi»
Dans une note en date du 1er février 2019, le coordonnateur des juges d’application des peines avait écrit : «Il est porté à la connaissance des usagers du service public de la justice, et plus précisément aux demandeurs de permis pour aller visiter le détenu Khalifa Sall, que certains changements ont été apportés dans la procédure de délivrance desdits permis. Ainsi, tout demandeur devra satisfaire aux obligations suivantes : faire une demande adressée au coordonnateur des juges de l’application des peines, préciser l’objet de la visite, se présenter physiquement. Les dépôts ont lieu le lundi et le mardi. Les retraits des permis de visite se font le jeudi et le vendredi.» Le porte-parole de l’ex-maire de Dakar avait alors vigoureusement réagi, indexant Ismaïla Madior Fall. «Si votre nomination était liée à l’entreprise de liquidation de Khalifa Ababacar Sall, alors là vous méritez des félicitations. De l’enquête préliminaire jusqu’au Conseil constitutionnel, vous avez joué votre rôle avec précision à la manière d’un chirurgien plus que le ‘’tailleur’’ qu’on vous colle et que vous semblez accepter avec résignation. Manifestement, vous cherchez à humilier le détenu Sall après lui avoir ôté ses droits les plus élémentaires. Hier les restrictions, aujourd’hui encore les restrictions. Peut-être demain, le transfèrement ?», avait dit Moussa Taye. Pour le ministre, «ce sont des attaques de mauvaise foi, des attaques de politiciens qui ne reposent sur rien».
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