Le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Omar Guèye, a procédé au quai de pêche de Joal à l’inauguration de la maison des acteurs de la pêche, en compagnie de M. Shigeru Omori, ambassadeur du Japon au Sénégal. Il a également procédé à l’immersion de 12 000 pots de poulpe sur l’étendue du département de Mbour.
D’une valeur de 42 millions, cette maison des acteurs est le fruit d’un accompagnement du Japon dans le cadre de l’Assistance aux projets locaux contribuant à la sécurité humaine (Apl). A en croire Mbaye Seck, le président du Clpa de Joal, cette infrastructure, dénommée Centre de gestion des ressources halieutiques, va permettre de former près de 4 000 acteurs dans la commune et favoriser la gestion participative des ressources halieutiques et des activités de pêche.
L’ambassadeur du Japon au Sénégal a rappelé l’importance de ce projet, mais a surtout insisté sur la pérennisation et le suivi de cet ouvrage. «Je voudrais inviter l’organisation bénéficiaire et toutes les personnes concernées à tout faire pour compléter le reste des travaux de construction de la poissonnerie et l’achat d’équipements, afin de permettre d’augmenter les revenus des pêcheurs et de promouvoir la pêche durable», a prié M. Shigeru Omori.
Concernant la cérémonie d’immersion de 12 000 pots à poulpe au niveau du département de Mbour, les acteurs de la pêche on bien apprécié cette activité qui, aux yeux du président du Clpa de Joal, est de nature la gestion durable de l’espèce. Mbaye Seck, le président du Clpa, est revenu sur les résultats de cette immersion de pots à poulpe et du repos biologique : «Le nombre de lignes poulpe à Joal, en 2016 est de 16 939 pour un débarquement de 791 417 tonnes ; en 2017, du 1er janvier au 31 août, le nombre de sorties est de 7 611 pour un débarquement de 323 069 tonnes. Il y a également d’autres mesures de gestion durable qui ont été déroulées dans le département parmi lesquelles, l’interdiction de la pêche nocturne pour 6 mois, pour les engins qui visent les pélagiques, la protection des bébés cymbium, l’érection des zones de pêche protégées et d’Amp.»
Malgré ces résultats, le président du Clpa de Joal a souligné devant le ministre, une kyrielle de doléances, des problèmes qui plombent le fonctionnement des Clpa. «Ces résultats peuvent être améliorés. En effet, le reversement des 60% des permis de pêche et des 30% des cartes de mareyeurs est un problème commun à tous les Clpa et qui tarde à être solutionné. En outre, le Clpa de Joal compte des pêcheurs revenus de Mauritanie et la liste a été remise au coordonnateur national pour diligenter leurs cas et demander au ministre de bien vouloir apporter l’assistance nécessaire à nos frères revenus de la Mauritanie. Dans le cadre de la gestion durable de nos ressources halieutiques, nous souhaiterions que le repos biologique du poulpe soit étendu au niveau national.»
A en croire le ministre de la Pêche, son secteur est en train de prendre de l’envol : «Le poulpe c’est un produit à forte valeur ajoutée et Joal contribue de manière significative au développement du poulpe, car pour l’année 2016, la première vente de 4 522 tonnes a généré 7,300 millions de francs Cfa et la région de Thiès occupe la première place pour ce produit, avec 3 210 tonnes, soit 71% de la production nationale pour une valeur de plus de 5 milliards représentant 69% de la valeur nationale.»
C’est pourquoi cette initiative de restaurer les habitats marins a été saluée par le ministre : «Pour 2018, nous allons beaucoup investir dans la réhabilitation des habitats marins par des récifs artificiels et par une multiplication beaucoup plus consistante du nombre de pots de poulpe à immerger pour toute l’étendue du territoire. Je veux rassurer que tous les Clpa auront des dotations importantes.»
Le ministre de la Pêche a aussi magnifié l’intervention du Japon à travers la construction de la maison des acteurs de la pêche à Joal.
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