A l’instar de beaucoup de secteurs économiques, l’horticulture sera impactée négativement par la pandémie du coronavirus (Covid-19).
Les mesures de prévention au niveau du transport prises par l’Etat du Sénégal pour limiter la propagation du Covid-19 ont des impacts économiques et sociaux, a indiqué Mamadou Ndiaye, coordonnateur de l’Association de l’union des maraîchers des Niayes (Aumn). C’était au cours d’une réunion de partage de la situation qui prévaut dans le pays depuis l’apparition de la pandémie. Pour M. Ndiaye, l’heure est grave pour le pays, mais aussi pour les producteurs de la zone des Niayes. Surtout que, fera-t-il noter, les producteurs des Niayes ne sont pas en activité à 100%. Parce que, à l’en croire, la maladie a frappé au moment où toutes les spéculations horticoles, notamment l’oignon, la carotte, le chou, la tomate, etc. sont au pic de la production. Et malheureusement, regrette le coordonnateur de l’Aumn, «les effets collatéraux des décisions de prévention font que les produits ne se vendent plus sur le marché. Ce qui a une nette conséquence sur les revenus des paysans, qui réfléchiront mille fois avant d’engager d’autres productions, d’où les risques de pénuries sur le marché». En plus des effets collatéraux des décisions de prévention, «il y a un impact néfaste avec les engagements des producteurs au niveau des banques, des mutuelles de crédit». Pour simplement dire, selon Mamadou Ndiaye, «la sécurité alimentaire peut subir un sacré coup devant une telle situation», d’où sa recommandation aux producteurs «d’aller vers des spéculations, des espèces et des variétés qui sont résilientes à la conservation, mais aussi d’aller vers une utilisation beaucoup plus modérée de l’engrais pour ralentir la croissance de la plante pour ainsi approvisionner normalement le marché durant toute la période transitoire». Aussi a-t-il lancé un appel à l’Etat, «pour acheter toute la production de légumes, produits très périssables, pour procéder à des distributions en faveur des ménages à faibles revenus d’autant plus que la thèse d’un confinement général n’est pas à écarter», afin dit-il, de «créer ainsi les conditions pouvant permettre aux producteurs de maintenir l’activité horticole, pour continuer à assurer la sécurité alimentaire». Surtout que dans les zones rurales très enclavées qui sont les plus exposées au coronavirus avec le manque d’infrastructures sanitaires même si aucun cas n’est encore détecté dans ces dites zones. A ce titre, il invite les populations, notamment celles qui sont souvent éloignées des centres de prise en charge, de prendre toutes les mesures de prévention nécessaire pour éviter la propagation de la pandémie. A ce titre, l’Aumn a contribué à hauteur de 2 millions de francs Cfa au total pour participer à la riposte contre le Covid-19. Aussi compte-t-elle participer à la diffusion de toutes les mesures prises par l’Etat, pour la préservation de la santé des populations et pour la poursuite des activités agricoles.