La crise politique actuelle menace «l’achèvement normal» de l’année scolaire, aux yeux des membres de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep). Cette structure demande au chef de l’Etat de prendre des mesures pour l’apaisement du climat socio-politique.Par Mamadou T. DIATTA – 

La situation politique actuelle ne laisse pas sans réaction une organisation comme la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep). Nourrissant «des craintes légitimes» et constatant «une réelle menace sur l’achèvement normal de l’année scolaire», cette structure, dans un communiqué rendu public hier, demande au chef de l’Etat, «en vertu des pouvoirs que lui confère la Constitution, de revenir sur l’annulation de l’élection présidentielle, au nom du respect strict du calendrier républicain, de soutenir le Conseil constitutionnel à assumer son rôle de garant de l’exécution du processus électoral». Le Directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow, et ses camarades attendent aussi du président de la République qu’il garantisse «la stabilité du pays pour permettre aux citoyens de se consacrer pleinement aux priorités du développement économique et social».
Militant «pour la protection et la sécurité des apprenants et de leurs enseignants», la Cosydep est préoccupée par «la résurgence de manifestations liées à une nouvelle crise politique déclenchée par la décision du président de la Ré­publique d’annuler l’élection présidentielle du 25 février 2024. En effet, le Ca constatait, avec satisfaction, les immenses efforts de la communauté éducative, ayant permis de bien traverser le premier trimestre de cette année scolaire particulière, marquée par l’élection présidentielle».
S’exprimant au lendemain de la tenue de son premier Conseil d’administration (Ca) pour l’année 2024, la Cosydep constate : «Malgré les difficultés notées dans l’enseignement en présentiel à l’Ucad et l’enregistrement de deux préavis de grève d’organisations syndicales, le deuxième trimestre a été bien engagé. Cette nouvelle situation de crise est d’autant plus déplorable que les activités économiques et sociales avaient repris et une liberté dans la circulation constatée.»
Appréciant l’annulation de l’élection présidentielle, la Cosydep fait état d’un horizon assombri «dans tous les secteurs, notamment dans celui de l’éducation très sensible aux remous politiques. En vérité, la coalition attendait impatiemment la campagne électorale, un moment de célébration de la démocratie, d’apprentissage collectif et de confrontation d’idées». «Cette séquence d’analyse instructive des controverses consubstantielles à tout processus électoral et de recueil des ambitions des candidats pour le secteur participerait à recréer l’espoir, surtout chez les jeunes qui représentent les ¾ de la population», explique l’Ong.
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