Le Sénégal fait partie des pays «les plus durement touchés par le Covid-19 et la chute des prix du pétrole», selon la Chambre africaine de l’énergie, qui analyse les pays africains les plus vulnérables au milieu de la pandémie et du recul drastique des cours du baril, qui a impacté négativement les projets pétroliers du pays.
«Les pays africains producteurs de pétrole et dépendants de ses revenus sont parmi les plus durement touchés par la pandémie de Covid-19 et la baisse du prix du pétrole. En particulier, le Sénégal, le Nigeria et l’Angola continuent de faire face chaque jour à de nouveaux défis liés aux retombées économiques de la crise actuelle», analyse la Chambre africaine de l’énergie.
S’agissant du Sénégal, l’institution que dirige NJ Ayuk indique dans un communiqué, que «les turbulences du marché mondial ont eu un effet important sur l’avenir prometteur du pétrole au Sénégal». En effet, précise la Cae, «le premier développement pétrolier du pays, le projet offshore en eau profonde de 4,2 milliards de dollars de Sangomar, a subi une pression immense, car le partenaire du projet Far Ltd n’a pas finalisé les accords de dette pour financer sa part du projet». Citant l’environnement actuel, Far a déclaré, d’après le document, que «la capacité de la société à clôturer les accords de dette du projet Sangomar qui étaient en cours pendant cette période, a été compromise de sorte que les banques ont maintenant confirmé qu’elles ne pouvaient pas terminer la syndication dans l’environnement actuel».
Quid de l‘opérateur du projet, Woodside et son partenaire Cairn ? La Chambre assure qu’ils «continuent d’explorer d’autres options pour le développement du projet». Elle estime que «l‘environnement mondial actuel devrait également, ralentir les autres activités du pays dans le secteur, en particulier le premier cycle de licences offshore qui a été lancé plus tôt cette année par la compagnie pétrolière nationale Petrosen, afin de pousser davantage l’exploration et la production du pays.
Bien que le gouvernement n’ait pas encore partagé les incitations pour les entreprises à poursuivre leurs activités, il a créé un fonds pour soutenir l’économie locale». «Le Sénégal est sans aucun doute l’un des producteurs de pétrole et de gaz les plus prometteurs de l’Afrique. Dirigé par le Président Macky Sall, le pays est prêt pour une nouvelle croissance et de nouveaux investissements. Malgré ce qui se passe sur le marché mondial, nous espérons voir le Sénégal s’appuyer sur ses huit découvertes de pétrole et de gaz, et profiter du premier pétrole du champ pétrolier de Sangomar et du premier gaz du projet Gnl de Grand Tortue Ahmeyim de BP», a déclaré NJ Ayuk, président de la Cae. La Chambre relève par ailleurs, qu’«en l’état actuel des choses, le Sénégal a également vu Cairn Energy réduire son investissement prévu à moins de 330 millions de dollars par rapport à la prévision initiale de 400 millions de dollars».
Elle rappelle que «depuis la découverte du pétrole et du gaz en 2014, le pays ouest-africain est devenu un acteur majeur en devenir de l’industrie mondiale du pétrole et du gaz, avec une avancée rapide dans la mise en place d’un nouveau code pétrolier en 2019. En conséquence, le pays a bénéficié d’une augmentation des investissements étrangers et de l’entrée de majors internationales».