Le chef de l’Etat, qui présidait samedi, la 7e édition de la célébration de la Journée nationale de l’élevage (Jne) à Dahra Djolof, a promis de porter la subvention allouée aux importateurs de génisses, qui était de 30%, à 50%.Par Dialigué FAYE

– De 30%, la subvention allouée aux importateurs de génisses au Sénégal sera portée à 50%. C’est ce qu’a promis le Président Macky Sall, qui présidait la célébration de la 7e édition de la Journée nationale de l’élevage (Jne) à Dahra Djolof.
Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un programme de modernisation spécifique des filières animales, pour réduire significativement les importations de lait au Sénégal, mais également de viande, annoncé par Macky Sall.
«C’est toujours dans cette perspective de consolidation, que je place le lancement officiel du premier recensement national de l’élevage du Sénégal, dont le but est d’avoir une maîtrise des données sur l’élevage. Ceci est indispensable à la gouvernance optimale du secteur», a déclaré le président de la République. La mise en œuvre réussie de ce recensement, indique-t-il, «exigera l’implication de tous les acteurs, notamment les organisations professionnelles, qui devront jouer un rôle de premier plan dans la sensibilisation des populations».
Au-delà d’une bonne maîtrise des données, le président la République a aussi fait savoir qu’un «secteur de l’élevage moderne doit disposer de ressources humaines de qualité et motivées, mais également asseoir des méthodes de production et d’exploitation innovante». Ainsi, souligne-t-il, «qu’un processus d’amélioration des conditions de travail des agents du ministère de l’Elevage est annoncé, avec le recrutement de 475 agents, l’alignement de l’âge de la retraite à 65 ans et des avantages des docteurs vétérinaires à celui des médecins. Ces efforts de motivations du personnel seront élargis aux autres catégories d’agents».
Au demeurant, demande-t-il au «ministre de l’Elevage d’œuvrer avec les acteurs, à la transition consensuelle vers un élevage semi intensif à intensif à travers la création, suivant le modèle de Dolly, d’un réseau cohérent et complémentaire d’un nouveau Ranch, pour renforcer la préservation des ressources pastorales et les potentiels génétiques».
Il estime que le renforcement de la dimension pastorale est nécessaire, en particulier au niveau de Dodji et Sangalkam. A cet égard, Macky a décidé de porter les ressources du Fonds d’appui à la stabulation (Fonstab), à cinq milliards de francs Cfa par an. Jusqu’ici, les ressources de ce Fonds tournent autour de 3 milliards de francs Cfa. Le ministre de l’Elevage devra par ailleurs réfléchir sur la mise en place d’un réseau d’abattoir adapté, répondant aux normes.
Pour booster l’entreprenariat dans ce secteur, la Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/fj), selon Macky Sall, «apportera en 2022 au secteur, dans le cadre du  Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes (Pavie), une enveloppe de 8, 500 milliards de francs Cfa, dédiée aux chaines de valeur lait, poulets, bétail et viande».
Pour rappel, le secteur est confronté à d’énormes difficultés. Entre autres, les acteurs, qui se sont succédé au micro, ont listé l’insuffisance des financements, le vol de bétail, la recrudescence des conflits entre éleveurs et agriculteurs, liée à l’absence de parcours de bétail.
A ce propos, Macky a réaffirmé sa volonté de mettre fin au vol de bétail et de densifier le dispositif pénal. Il a demandé aux Forces de sécurité et de défense, de prendre toutes les dispositions requises pour faire face à ce phénomène. Le chef de l’Etat a aussi invité le gouvernement à prendre des mesures pour mettre fin à la recrudescence des conflits entre éleveurs et agriculteurs. Il a ainsi rappelé aux ministres concernés, l’impératif de procéder à l’actualisation et l’aménagement des parcours de bétail et les zones de pâturages. Car, soutient-il, «c’est une problématique économique, sociale, sécuritaire actuelle, qui appelle des concertations et une solution rapide».
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