La Douane sénégalaise serait parvenue à convaincre les importateurs et autres industriels du privé de la pertinence de pratiquer le dédouanement de proximité ainsi que de l’application des valeurs de correction, assure un communiqué. Les bureaux concernés par la mesure sont ceux de Karang, Keur Ayip, Ziguinchor, Vélingara, Moussala, Kidira et Rosso.

La Direction générale de la douane (Dgd) et les industriels ont finalement trouvé un terrain d’entente sur les questions relatives au dédouanement de proximité et à l’application des valeurs de correction, d’après un communiqué du Bureau des relations publiques et de la communication des douanes. Une réunion entre les parties prenantes aurait permis de lever toutes équivoques sur l’ensemble des aspects qui fondent la pertinence du dédouanement de proximité, sur les mesures d’accompagnement et de suivi prises, ainsi que sur le rôle et la responsabilité de chacune des parties prenantes, selon le même document qui informe que les partenaires présents à la réunion auraient à l’unanimité salué et félicité la douane pour les deux mesures.
Le communiqué indique que certains partenaires se seraient même félicités de cette décision dans la mesure où c’est pour eux une vieille doléance qui vient d’être satisfaite. Cependant, les industriels et importateurs auraient émis des inquiétudes concernant la mise en œuvre et portant essentiellement sur l’environnement, notamment la présence des autres acteurs tels que les banques, le Trésor public et les services de contrôle phytosanitaire, entre autres.
«Nous sommes des soldats de l’économie. Nous ne faillirons pas à notre mission de protection du tissu industriel du pays. Nous agirons dans l’intérêt de tous les acteurs. C’est notre engagement et nous serons à vos côtés pour trouver ensemble les solutions à tous les problèmes qui vont se poser», a promis le Dg des douanes au cours de la rencontre, indique le document envoyé par ses services.
Concernant les valeurs de correction, «les participants se sont accordés sur son caractère légal et impératif», révèle la correspondance de la douane.
La même source informe que les bureaux de plein exercice sont ceux de Karang et Keur Ayip (au centre), Ziguinchor et Vélingara (au sud), Moussala et Kidira (sud-est) et Rosso (au nord). Hormis l’huile et le sucre dont le dédouanement va continuer à se faire à Dakar en attendant la deuxième phase du projet, tous les autres produits, y compris les véhicules, peuvent être dédouanés dans ces bureaux. Il s’agit de la farine de blé, des cahiers, des pesticides, du poivre, de la tomate, entre autres. Le Quotidien du 2 juillet 2018 avait donné l’information sur cette décision de décentraliser le dédouanement. En son temps, elle avait rencontré une levée de boucliers des principaux concernés.
«Notre conviction est que la douane doit servir les usagers partout où ils vivent, travaillent ou le désirent», dira le directeur général de la douane, comme en réponse à ces critiques.
Mieux, poursuit l’inspecteur d’Etat général Oumar Diallo dans le communiqué, «le dédouanement de proximité est un moyen efficace de lutte contre la fraude». Par d’exemple, souligne-t-il, «une grande partie de la farine de blé consommée au sud, au sud-est et au centre, est issue de la contrebande». M. Diallo estime que pour des raisons économiques ou des besoins vitaux, les populations qui s’approvisionnent dans les pays limitrophes ne peuvent pas transporter la marchandise jusqu’à Dakar pour la dédouaner.
Le colonel Malick Mbaye, directeur de la Réglementation et de la coopération internationale, a rappelé dans le compte rendu de la réunion que la réforme visant les bureaux de plein exercice a été discutée et suffisamment partagée et que la démarche est adossée au Plan stratégique de l’Administration des douanes 2018/2022 qui vise à la rapprocher du contribuable. Pour lui, la douane doit accompagner le Pse et l’Acte 3 de la décentralisation. Et du coup, permettre aux opérateurs de dédouaner dans les lieux de leur choix pour plus de compétitivité et de dynamisme économique.
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