Au nom du chef de l’Etat, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a inauguré hier, à Mbouki, dans la commune de Mérina Dakhar, la centrale solaire Ten Merina, baptisée au nom du Professeur Cheikh Anta Diop. D’une capacité de 30 mégawatts, elle repose sur une enveloppe de 30 milliards de francs Cfa et va produire suffisamment d’énergie pour répondre à la demande annuelle de 200 mille Sénégalais.
Après Sinthiou Mékhé, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a procédé hier à l’inauguration de la deuxième centrale solaire implantée dans le département de Tivaouane, plus précisément dans la commune de Mérina Dakhar, baptisée Centrale solaire Pr Cheikh Anta Diop. D’une capacité de 30 Mw et raccordée au réseau national d’électricité, l’inauguration de cette centrale construite par Eiffage en partenariat avec Méridiam et le Fonsis, selon M. Dionne, «marque une étape supplémentaire de l’ambition du président de la République, Macky Sall, d’assurer le renouveau du secteur énergétique avec un accès universel prévu en 2025». Ainsi, poursuit le Pm, «après la mise en service de la centrale de fioul de 105 Mw de Taïba Ndiaye et celles solaires de Méouane (30 Mw), de Malicounda (22 Mw) et aujourd’hui de Mérina Dakhar (30 Mw), d’autres centrales seront implantées prochainement dans la région de Thiès». Il s’agit, selon le chef du gouvernement, «des centrales solaires de Diass d’une capacité de 25 Mw, mais également d’une centrale éolienne de Taïba Ndiaye pour 159 Mw et celle du charbon de Mboro pour 300 Mw additionnel». Ce qui représente, à ses yeux, «une puissance globale de 671 Mw supérieure à la puissance installée dont disposait Senelec en 2012, au moment de l’accession du Président Macky Sall au pouvoir». Boun Abdallah Dionne se dit convaincu qu’avec tous ces projets, «la région de Thiès sera assurément le hub énergétique du fait de sa position centrale par rapport aux grands centres de consommation de notre pays». Le Premier ministre n’a pas manqué de souligner «l’objectif qu’avait décliné le président de la République lors du Conseil interministériel tenu à Diourbel, en juillet 2012, de sortir le Sénégal de la grave crise énergétique qui l’a miné depuis longtemps par la mise en place d’une politique basée sur le mix énergétique». Une nouvelle démarche qui, selon M. Dionne, «devait être fondée sur les interconnexions avec les pays voisins, mais aussi et surtout sur les énergies renouvelables».
23% d’énergie renouvelable dans le parc de production d’ici fin 2018
Ainsi, poursuit-il, «la part des énergies renouvelables dans le parc de production sera portée à 23% d’ici la fin de cette année, avec la mise en service, après celle-ci, de la centrale solaire de Kahone». Pour dire que «c’est la preuve de notre détermination à aller progressivement vers la transition énergétique et honorer les engagements du Sénégal vis-à-vis de la communauté internationale, en vue de participer à la promotion d’un monde durable à travers des énergies propres». C’est pourquoi «il a été fixé l’objectif d’atteindre en 2019 une part de 30% réservée aux énergies renouvelables. Au regard des projets solaires de Diass, de l’éolien de Taïba Ndiaye en cours de développement, ce pari sur l’avenir fait par le Président Macky Sall sera tenu». D’autant que «ces acquis pour une énergie propre et à bon marché seront renforcés avec l’exploitation prochaine de l’important potentiel gazier de notre bassin sédimentaire. C’est pour cette raison que le président de la République a décidé que tous les projets futurs de production d’électricité se feront dans notre pays, soit au gaz, soit aux énergies renouvelables». Mahammad Boun Abdallah Dionne n’a pas manqué de se réjouir sur le fait que «l’utilisation du solaire pour une production électrique de grande capacité ne constitue plus un mythe au Sénégal». Et d’expliquer : «Après la quatrième centrale solaire en exploitation et les 12 autres qui vont venir, 8 centrales solaires et hybrides vont être réalisées avec la coopération allemande.» Pour dire qu’il «est essentiel que ces acquis puissent servir de levier pour augmenter l’accès à l’électricité en zone rurale à travers les équipements solaires individuels où les centrales hybrides au niveau des mini- réseaux». Lesquelles solutions hors réseau constituent une étape incontournable pour l’atteinte de l’objectif d’accès universel à l’électricité à l’horizon 2025. Néanmoins, dit-il, «ces solutions doivent tenir en compte le fait que les populations réclament de plus en plus d’autonomie pour la gestion de leurs activités socio-productives et l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui exigent une électricité en continue et en qualité». Ainsi et de lancer un appel aux partenaires techniques et financiers de l’Etat de même qu’aux acteurs privés pour qu’ils continuent de «se mobiliser aux côtés du gouvernement en vue de relever ce défi». Au ministre de l’Energie et du pétrole, Mansour Elimane Kane, le Pm demandera de «veiller à ce que le capital soit cédé à la commune de Mérina Dakhar», comme «le chef de l’Etat l’a déjà fait à Malicounda et à Méouane», mais également de «veiller à ce que la Senelec puisse prévoir ces dispositions dans les projets futurs». Le Premier ministre de terminer par féliciter les actionnaires du projet, à savoir Eiffage, Méridiam et le Fonsis «pour la qualité du travail», mais également le promoteur du projet, l’ancien ministre d’Etat, Abdou Fall, par ailleurs président du Coperes.
Pique à Tas : Dionne encense Mansour Elimane Kane
«Je voudrais féliciter au nom du président de la République, Macky Sall, le ministre de l’Energie et du pétrole, Mansour Elimane Kane, qui exécute les instructions du chef de l’Etat comme un militaire», a dit le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah, au cours de son discours, hier, à l’inauguration de la centrale solaire Cheikh Anta Diop. Une «mention» qui sonne comme une pique à Thierno Alassane Sall qui avait «refusé» d’exécuter les ordres du chef de l’Etat. Ce, au prix de sa démission du gouvernement, et plus tard du parti présidentiel.