En grande pompe, le Ter a été inauguré lundi par le chef de l’Etat Macky Sall à la gare de Diamniadio. Le chef de l’Etat est revenu sur ce projet d’un coût de 730 milliards francs, qui demeure le plus complexe projet connu du Sénégal et qui aura mobilisé plus de 25 mille travailleurs de sa conception à sa réalisation. A
toute vitesse, Macky Sall s’est aussi projeté sur la 2ème phase et les suivantes pour lesquelles il a déjà la confiance des partenaires financiers.

Le Ter est sur les rails. Le Président Macky Sall a officiellement procédé à son inauguration dans l’après-midi de lundi.
Et il a tenu à souligner que si cet ouvrage a fini par voir le jour, c’est du fait de «la combinaison de tous les efforts» de chacune des parties prenantes,
aussi bien les bailleurs de fonds que les travailleurs sur le terrain, sans compter toute l’expertise technique, aussi bien locale qu’expatriée.

Une visite d’abord du centre de maintenance du Ter à Colobane avant de faire cap à bord du Ter sur Diamniadio, étape finale de la première phase qui s’étire sur 36 km.
C’est dans l’enceinte de la gare terminus que s’est tenue la cérémonie à la dimension du joyau que se veut être le Train express régional. «C’est une étape historique dans notre marche collective vers le Sénégal émergent. Il y a 5 ans, le 14 décembre 2016, nous lancions le chantier de la première phase sur un linéaire de 36 km», a rappelé M. Sall lors de son allocution. «Pour réaliser ce projet, le plus complexe du Sénégal, il a fallu travailler dur y compris en temps d’intempéries et de crise sanitaire Covid-19. De sa conception à sa réalisation, le Ter a mobilisé une ingénierie technique et financière sophistiquée et exigé plusieurs acteurs intervenant dans des domaines divers et interdépendants. Ce projet a généré 4119 emplois directs et 1600 emplois indirects dont la quasi-totalité est occupée aujourd’hui par des jeunes», a dit Macky Sall.
Il a fait savoir que ce moyen de transport révolutionnaire a été conçu pour répondre dans la durée à sept impératifs. «Le transport de masse avec 15
trains. Chaque train pouvant accueillir jusqu’à 565 passagers pour un potentiel de 115 mille passagers par jour. Le confort, avec un aménagement intérieur adéquat, le wifi à bord et la climatisation aussi bien pour la première classe
que pour la 2ème.» Mais pour ce qui est des plus importants points, il s’est focalisé sur le transfert de technologie. «Nous avions dès le départ, introduit
l’exigence du transfert des technologies, parce que nous savions, dès la conception, que ce projet demanderait des ressources humaines hautement
qualifiées.» La conséquence en a été que le projet a pu recruter quelque 950 jeunes hommes et femmes, à hauteur de 60% d’hommes et 40% de femmes,
tous âgés de 30 ans en moyenne. Ce qui fait que «grâce à l’accompagnement de nos partenaires, le Ter roule grâce au savoir-faire de cette jeunesse dans tous les métiers de la technologie».

Comme pour en finir avec le débat qui a pollué ce projet dès son annonce, le Président a donné ses chiffres, ainsi que les sources de financement. Et on
apprend par Macky Sall que le coût global du Ter est de 730 milliards francs Cfa dont 238 milliards décaissés par l’Etat.
Des prêts sont venus compléter le montage du dossier. Parmi ceux-ci, 235.3 milliards francs de la France, 195.6 milliards de la Banque islamique de
développement (Bid) et 111 milliards de la Banque africaine de développement (Bad). Et l’on constate que, contrairement à ce qui a été véhiculé, la France ne constitue pas le plus gros des bailleurs, globalement.
Les travaux ont généré à l’entendre, 4119 emplois directs et 1635 indirects. Le chef de l’Etat a par ailleurs annoncé le démarrage très prochain de la deuxième phase du train, sur un linéaire de 22 km pour relier Diamniadio à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass. Il a en outre annoncé une commande additionnelle de sept trains, pour porter le total du parc du Ter à 22 trains,
assurant de l’enthousiasme des partenaires financiers à accompagner le pays dans cette deuxième phase.

Sargal Sénégal
C’est un Président Macky Sall tout heureux de son projet qui a décidé de gratifier les populations à travers un Sargal Sénégal. Le chef de l’Etat a en effet décidé d’offrir aux populations, 17 jours de gratuité du Ter. «Une campagne de
transport gratuit dénommée Sargal Sénégal va se dérouler du 28 décembre au 13 janvier», a annoncé le président de la République, exhortant les populations à s’approprier le train dans leur globalité. «Je m’engage pour mes prochaines
visites à Diamniadio à prendre le Ter, pour montrer que c’est un moyen de transport pour tous», a-t-il affirmé, exhortant les membres du gouvernement
à faire de même Sous forme de piques sousentendues aux nombreuses critiques, Macky a donné sa vision de ses projets : «C’est un impératif de vouloir le meilleur pour son pays, pour ses populations, le meilleur pour les générations actuelles et futures. Nous construisons pour aujourd’hui et pour demain.
C’est pourquoi nous avons opté pour un train moderne, équipé de technologies de dernière génération. Nous sommes dans le temps de l’action.» Il a clos
son allocution avec ces mots : «On ne peut rien accomplir de grand si l’on voit  toujours petit.»

Un bouquet pour Mountaga Sy
Parmi les nombreux remerciements qu’il a adressés à tous ceux qui ont contribué à faire enfin rouler le Ter, Macky Sall n’a pas hésité à monter en épingle le travail de l’Apix, et en particulier de son Directeur général Mountaga Sy. «Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est également grâce à des hommes et des femmes dévoués corps et  âme, qui, jour et nuit, ont consacré au projet leur temps, leurs efforts et leur intelligence.». Dans le respect du protocole d’Etat, les ministres impliqués ont reçu leurs fleurs : Mansour Faye, Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Hott, sans compter toute l’Administration territoriale ainsi que
la Senter et la Seter.

Mais le plus gros bouquet est revenu à M. Sy : «Je ne saurais ne pas citer le Directeur général de l’Apix, M. Mountaga Sy, qui mérite des félicitations appuyées, ainsi que toutes ses équipes. Ce sont les permanents du projet, parce qu’ils veillent depuis le commencement.»
Dans ses éloges, Macky Sall ajoutera, «ce projet complexe a exigé courage physique, perspicacité, et surtout, expertise technique. Bravo Mountaga,
félicitations à tous et merci.»
abndiaye@lequotidien.sn