Il y a quelques semaines, le marché Petersen était en feu. Hier, à quelques encablures de là, s’est déclaré un incendie dans le centre commercial Scrupuldos. Il n’y a pas eu de morts mais d’importants dégâts ont été notés.
Après le marché Petersen, le centre commercial Scrupuldos a pris feu dans la nuit du mardi à mercredi. Il n’y a pas eu de pertes en vie humaine. Le bilan établi par les sapeurs-pompiers fait état de 2 personnes, parmi lesquelles un nourrisson, intoxiquées par les feux. En effet, les victimes ont été évacuées d’un immeuble mitoyen. Plus de peur que de mal, car elles ont été prises en charge par l’unité médicale des sapeurs-pompiers. Ces derniers ont mis des heures durant pour venir à bout des flammes. Cette opération a réuni 121 éléments, une vingtaine d’engins engagés. Les soldats du feu disent avoir reçu l’alerte vers 2h 35 indiquant un incendie dans un magasin sis sur l’avenue Blaise Diagne, angle avenue Sénégal. Et 5mn après le premier engin s’est présenté. Hier, la circulation a été perturbée sur la très fréquentée avenue Blaise Diagne. Au rond-point de la poste de la Médina, les véhicules sont orientés vers la Corniche pour rejoindre le centre-ville. Ainsi pour ne pas entraver le travail des soldats du feu, un périmètre de sécurité a été érigé. Toutes les issues menant au lieu du sinistre ont été bouclées par les éléments du Commissariat central et de Rebeusss. Les badauds, mis à l’écart, observent avec stupéfaction les dégâts sous l’œil impuissant des propriétaires et leurs employés. Selon la direction du vent, l’air devient irrespirable. Et le ciel est enveloppé d’une fumée noire. Sur une échelle, un élément casquette en tête vocifère, «héé pression».
Ayant compris le langage, un des sapeurs-pompiers qui était positionné devant un engin déclenche la montée de la pression de l’eau. Des débris de verre ne pouvant plus résister tombent. La couleur de la façade de l’immeuble devient méconnaissable. Tout est noirci. Au pied du bâtiment de 5 étages avec sous-sol, un tas d’immondices jonche le sol. L’immeuble jouxte un immense bâtiment en chantier. «On a reçu des informations comme quoi le bâtiment peut s’écrouler à tout moment. Alors mettez-vous à l’abri», demande gentiment un policier aux journalistes. Pendant ce temps, les camions poursuivent les va-et-vient entre les bouches d’incendie du camp Pompier et l’Assemblée nationale toute sirène hurlante. A cause des produits inflammables, le feu refaisait surface à chaque fois que les nombreux curieux estimaient que l’incendie est circonscrit. Les minutes s’égrènent. L’espoir de récupérer ce qui peut encore l’être s’enlise de plus en plus pour les propriétaires. Entre 12h et 13 h, le feu est maîtrisé mais les sapeurs-pompiers se battaient avec les débris qui charbonnaient. Il fallait s’assurer que le feu est totalement éteint. «La sécurité-incendie a été sacrifiée à l’autel de la sécurité anti-intrusion. Pour pénétrer, c’était assez compliqué. Parce que beaucoup de portes, notamment les accès ouest, étaient blindées. Donc on a eu tous les soucis pour les défoncer. Même avec la devanture, c’était assez compliqué pour pénétrer. Un de mes soucis également, c’était de couper les propagations d’abord vers les bâtiments tiers. Ce sont des immeubles à usage d’habitation. Au-delà des tiers, il fallait éviter également les propagations au niveau du 4eme et 5eme étage. Mais un de nos soucis particuliers également, c’était d’éviter les ruptures d’attaque», a informé le Lieutenant-colonel, Papa Ange Michel Diatta, commandant du groupement d’incendie et de secours n° 1. Et son collègue français, le Commandant Garo Scio, d’ajouter : «On a mobilisé des moyens qui sont entièrement sénégalais. Aujourd’hui la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (Bnsp) au Sénégal est très bien dotée. On a engagé 25 engins dont une échelle et deux ambulances. Le reste, ce sont des engins de lutte contre l’incendie qui font tous partie du parc engin de la Bnsp. Donc les moyens français n’ont pas été sollicités. Parce que les moyens du Sénégal sont suffisants.» Pour l’heure, seule une enquête de la police est en mesure d’édifier sur les origines de l’incendie.
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