Hier dans la soirée, un violent incendie a perturbé la quiétude des commerçants du Marché central de Tambacounda. Ils ont été tirés de leur repos par l’annonce d’un incendie sur leur lieu de travail. Plus d’un milliard de nos francs est parti dans les flammes, selon des sinistrés.

C’était une nuit noire. Après Tilène, Petersen, Ocass, le Marché central de Tambacounda a été dévasté par un incendie dans la nuit du mardi au mercredi. Il est un peu plus de 22 h. Un épais nuage de fumée enveloppe la ville de Tamba. «C’est le marché central de la ville qui prend feu», crient les populations. Les commerçants sortent de leur repos. Sur place, c’est le sinistre. Des cantines et des étals sont complètement calcinés, sous le regard impuissant des propriétaires et des sapeurs-pompiers. Lesquels ont dû attendre plusieurs minutes avant de pouvoir entrer en action. Alors que les flammes, ravivées par les vents, qui soufflaient sur les lieux, continuaient leur propagation.
Il fallait beaucoup d’ingéniosité pour entrer à l’intérieur du marché. Il n’y avait aucune issue de sortie ou un quelconque passage pour des véhicules. Les étals bloquent tous les passages. Le bilan est lourd. Des dizaines de cantines complètement brûlées. Sans compter un nombre important d’étals consumés. C’était une scène triste. Réduits à de simples spectateurs, les commerçants voient le sol se dérober sous leurs pieds. Une richesse part en fumée.

Des centaines de millions en flammes
Selon certains sinistrés, les dégâts sont immenses. «Ce que nous avons perdu dépasse le milliard de francs», lâche, atterré, un marchand, qui a du mal à contenir ses larmes. «Rien n’a été sauvé», ajoute Mbaye Diop, président des mareyeurs. «C’est le jour même des incidents que ma marchandise a atterri au marché dans la journée. Et voilà qu’au soir, tout a brûlé. J’avais une valeur de plus de 600 mille francs de poissons frais», détaille le mareyeur. Tout a brûlé, se désole-t-il, en plus du matériel qu’il a perdu. Bref, les pertes sont inestimables. En attendant, l’origine du feu n’a pas encore été déterminée. En revanche, il a commencé à se propager derrière la Maison des œuvres catholiques, située à quelques mètres du marché. «Heureusement que le drame s’est produit la nuit, note le préfet du département. Imaginez que dans cette situation, l’incendie se produise le jour en plein marché. Les dégâts seraient incommensurables», relève-t-il. Il préconise les mesures qui auraient dû être prises en amont. «Toutes les voies d’accès, qui étaient illégalement occupées, vont être libérées. Si les dégâts en sont arrivés à ce niveau, c’est parce-que les secours n’ont pas eu de passage pour circonscrire le feu à temps. Tout cela parce que les voies d’accès sont illégalement occupées», déplore Papa Demba Diallo. Mame Diène Ndiaye, qui commandait les opérations de secours, raconte : «Beaucoup de difficultés ont été rencontrées pour accéder sur les lieux. En plus de l’accès, il y avait le problème de la disponibilité de l’eau. Le marché en était dépourvu et il fallait à chaque fois, rallier le camp pour s’approvisionner en eau. Heureusement que le feu a étét circonscrit.» Dans le même sillage, le maire Mame balla Lô insiste : «Une réunion était tenue avec toutes les parties prenantes pour statuer sur la question du désengorgement du Marché central. Un délai de quinze jours avait même été retenu pour commencer les opérations de déguerpissement. Malheureusement, tout ce que nous voulions éviter s’est produit. C’est vraiment regrettable car le bilan est très lourd de conséquences. Maintenant que l’irréparable s’est produit, il est urgent de régulariser la situation», martèle M. Lô. Comme toujours.
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