Les autorités veulent que les responsabilités soient situées suite au drame au service de néonatalogie de l’hôpital Magatte Lô de Linguère ayant coûté la vie à 6 bébés. Après avoir effectué des investigations, le Parquet près le Tgi de Louga a ouvert une information judiciaire contre l’ex-directeur de l’hôpital, Abdou Sarr, la cheffe du service de pédiatrie, l’aide-infirmière, chargée de la surveillance de la salle et contre X pour homicide involontaire.Par Dieynaba KANE

– L’ouverture d’une information judiciaire contre l’ex-directeur de l’hôpital Magatte Lô de Linguère, Khady Seck, aide-infirmière chargée de la surveillance de la salle, Fatou Sy, cheffe du service pédiatrie et contre X. C’est la décision prise par le Parquet près du Tribunal de grande instance de Louga suite à l’incendie qui s’est déroulé au service néonatalogie de cet hôpital ayant coûté la vie à 6 bébés. Dans un communiqué, le Parquet, qui avait ordonné l’ouverture d’une enquête, renseigne que les investigations menées montrent que le court-circuit incriminé au début n’a pas été à l’origine de ce drame. «Les investigations, effectuées avec l’appui des techniciens de la Senelec et en présence du responsable de la maintenance des installations électriques de l’hôpital, ont permis de constater que les disjoncteurs n’avaient pas sauté et que le foyer de feu se trouvait au niveau de la table chauffante artisanale en fer sur laquelle étaient placés les 4 bébés calcinés, laquelle comportait des lampes à incandescence de 60 Watts dont le contact avec les moustiquaires a été vraisemblablement à l’origine de l’incendie», a expliqué le Parquet de Tgi de Louga. Concernant les circonstances du décès des bébés, l’enquête a révélé «que ceux-ci étaient enfermés dans la salle quasi hermétique, dans laquelle les visites n’étaient effectuées que toutes les deux heures». Dans la même veine, le Parquet informe dans son document que «dans cet intervalle les bébés restaient sans aucune surveillance dans une salle distante de celle de garde de 500 m et qui n’est munie d’aucun dispositif d’écoute à distance ou de vidéosurveillance». Partant de ces faits, le Parquet souligne que «ce qui est susceptible d’être qualifié d’imprudence ou même de négligence de la part de l’agent chargé de la surveillance de la salle et de la direction de l’hôpital a été manifestement à l’origine de la mort des 4 bébés et des blessures causées aux deux autres». Selon le ministère public, «une garde permanente requise pour de tels patients ou au moins à intervalles plus réduits aurait sans doute permis d’éviter» ce drame. Au regard des causes de cet incendie, le Parquet en est arrivé à la conclusion que les faits peuvent «revêtir les qualifications d’homicide et de blessures involontaires au sens des dispositions de l’article 307 du Code pénal».
Cette décision judiciaire fait suite aux différentes assurances des autorités. Lors du dernier Conseil des ministres, Macky Sall avait clairement demandé au ministre de la Santé et de l’action sociale de faire toute la lumière sur cette affaire. Sans langue bois, Macky Sall parle «des dysfonctionnements notables des services, mais également l’impératif de procéder à des réformes urgentes et en profondeur du système de santé dans toutes ses dimensions». Il indiquait «la nécessité de sanctionner rigoureusement les manquements constatés et de déployer toute l’assistance psy­chosociale requise aux parents endeuillés». Avec l’ouverture d’une information judiciaire, ils pourraient faire leur deuil.
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