Un incident s’est produit, hier, au deuxième jour du procès de l’affaire dite «Ndiaga Diouf». La cause : l’ordre de passage au prétoire des avocats de Barthélemy Dias et ceux des nervis. Il est 12 heures 23 minutes quand le président de séance, Ndary Diop, demande si les conseillers se sont concertés sur l’ordre de plaidoirie avant la reprise. Et c’est à cet instant que les conseillers du maire de Mermoz-Sacré Cœur ont signalé qu’ils plaideront en dernier lieu. Pour Me Aïssata Tall Sall, les «accusations qui pèsent sur leur client sont plus lourdes que celles qui pèsent sur les autres prévenus». Cette proposition n’agrée pas la partie civile. Me El Hadji Amadou Sall et ses confrères demandent le respect du règlement du conseil de l’Ordre des avocats qui stipule que «les avocats doivent plaider par ordre d’ancienneté». Membre du conseil de l’Ordre des avocats et membre du pool d’avocats de Barth’, Demba Ciré Bathily, en l’absence du bâtonnier, a tranché. Il a demandé à ce que les avocats des nervis passent en premier.
Malgré cette intervention, pendant un certain temps, les deux parties ont campé sur leur position. La dizaine de minutes accordées par le président pour concertation n’a rien donné. Las d’assister à cette scène, Ndary Diop balance : «Ce comportement, ce tiraillement ne nous honorent pas», dit-il. Cet appel ne va rien changer des ardeurs des uns et des autres. «On nous piétine nos droits. Nous n’allons pas l’accepter», prévient Me Amadou Sall. Le procureur suggère alors «que la parole soit donnée à leurs clients pour leur propre défense». Chose que les nervis prévenus ont tous récusé poliment. Leurs conseillers finiront par bouder. Les débats se poursuivent sans eux. Avec l’arrivée du bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mbaye Guèye, Me Amadou Sall et Cie ont pu obtenir leur droit de défendre leurs clients après concertation au cours d’une pause.
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