Déboutés par les «7 Sages», les députés de l’opposition et les non-inscrits prennent acte de la décision, mais entendent saisir les instances de la Cedeao, de l’Union africaine et des Nations unies pour faire annuler la loi sur le parrainage.

Le Conseil constitutionnel s’est déclaré incompétent pour statuer sur le recours des députés de l’opposition et les non-inscrits. Les avocats des requérants ont réagi hier dans un communiqué. «Nous en prenons acte conformément à notre serment et aux règles de notre Ordre. Cependant, les moyens invoqués à l’appui d’une telle décision n’emportent pas notre adhésion au regard du droit positif», soulignent-ils. Pour eux, «le Président, étant élu au suffrage universel, toute question intéressant les modalités de son élection doit être adoptée sur la base d’un référendum constitutionnel, le Peuple souverain ayant seul compétence pour changer les règles du jeu». Mes Ibrahima Diaw et Mouhamadou Moustapha Dieng relèvent que «le secret du vote a été violé en ce que les règles instaurées par le nouveau système de parrainage permettent de connaître à l’avance le choix d’une bonne partie du corps électoral». Mais aussi, ajoutent-ils, «le principe d’égalité devant la loi est mis à mal par cette disposition en ce que la plus grande partie de la population sénégalaise qui est analphabète sera écartée du processus de parrainage».
L’étape du Conseil constitutionnel passée, les députés de l’opposition entendent «user de toutes les voies de droit appropriées pour voir annulée la loi votée le 19 avril 2018, même si elle est promulguée». C’est ainsi qu’ils s’engagent à saisir, «sans délai, les instances de la Cedeao, de l’Union africaine ainsi que des Nations unies». L’opposition rappelle, en effet, qu’«aux termes de l’article 79 de la Constitution, les traités régulièrement ratifiés et approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois sous réserve de réciprocité».
hamath@lequotidien.sn