Inculpation de Moustapha Ndiaye dans le dossier Force Covid-19 : L’Unacois n’en riz pas

L’Unacois n’a pas du tout apprécié l’arrestation de Moustapha Ndiaye, l’un de ses membres, dans le cadre du dossier Force Covid-19. L’Union des commerçants dénonce les poursuites contre cet importateur de riz qui a dû consigner 750 millions F pour bénéficier d’une liberté provisoire. Par Justin Gomis –
Les commerçants s’érigent en boucliers pour protéger leurs collègues cités dans le rapport portant sur les fonds Covid-19. Et les membres de l’Unacois, qui n’ont pas caché leur déception, trouvent que c’est injuste que l’un d’eux soit incriminé par le rapport. «La goutte d’eau qui risque de faire déborder le vase, ce sont justement ces terribles injustices dont un groupe de commerçants dont Moustapha Ndiaye, qui est un des leaders de l’Unacois, un des leaders africains de l’importation du riz, est victime», a déploré Ousmane Sy Ndiaye, le Secrétaire général de l’Unacois. Les commerçants se disent surpris par cette procédure.
«Nous avons été stupéfaits par les faits qui sont incriminés à Moustapha Ndiaye, entre autres disant qu’il a surfacturé le riz qu’il a fourni à l’Etat», martèle le Sg de l’Unacois, qui trouve cette accusation de surfacturation infondée. Il rappelle aux autorités que leur camarade était l’un des rares commerçants à faire entrer à cette période du riz au Sénégal. «Nous rappelons qu’à cette époque, il n’y avait pas d’entrée de riz dans le pays. C’était l’un des rares importateurs en Afrique de l’Ouest qui avait constitué un stock en bonne et due forme dans le pays. Les autorités de l’époque concernées ont confirmé que la transaction s’est bien passée sur la base d’un appel d’offres entre lui et ses co-commerçants, et de surcroît, il lui est reproché une facturation qui est fondée sur un arrêté ministériel du ministère du Commerce sur le riz qui date de 2013, pour une transaction qui est survenue en 2020, soit sept ans après», se désole le Secrétaire général de l’Unacois. Il s’interroge : comment cet arrêté ministériel, qui a eu une durée de vie de quatre mois, peut légiférer et être la base légale d’une transaction effectuée sept années plus tard ?
Et il ne cache pas ses inquiétudes. «Si Moustapha Ndiaye est incriminé sur cette base, est-il sûr d’être commerçant dans ce pays ?»
Les membres de l’Unacois pensent que «c’est une orientation dangereuse qui risque de mettre en péril les relations entre l’Etat et le secteur privé, et de fragiliser le bon fonctionnement du marché». Pour lui toujours, «c’est une orientation inquiétante qui risque de remettre en cause les débuts de stabilité que nous avons connus sur les prix et la stabilité sociale que nous avons relevée dans les relations entre l’Etat et le secteur privé».
Aujourd’hui, l’Unacois condamne la démarche adoptée jusqu’ici. «L’Unacois condamne fermement la tournure que ce dossier a prise et invite solennellement les autorités compétentes à plus de discernement et de sérénité. L’heure est à la stabilité, à la paix, à la réconciliation», ajoute M. Ndiaye.
Toutefois, les commerçants se disent déterminés à poursuivre la dynamique de facilitation, de dialogue avec les autorités pour «qu’on puisse retrouver la paix, l’apaisement et la stabilité». En tout cas, Ousmane Sy Ndiaye rappelle que «les autorités ne pourront pas satisfaire la question de l’emploi des jeunes si elles ne travaillent pas avec le privé».
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