Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, a annoncé avoir mobilisé un fonds de 108 millions de F Cfa pour la gestion de 112 dossiers médicaux validés par un Comité interministériel institué par arrêté de la ministre de la Famille et des solidarités. Ce montant, inscrit dans le projet de Lfr 2024, adopté par l’Assemblée nationale, est destiné, selon lui, à soutenir les ex-détenus et victimes des évènements politiques allant de la période du 1er février 2021 au 25 février 2024.Par Ousmane SOW –
«L’argent est plus éloquent que douze membres du Parlement.» Ce proverbe danois résume à merveille l’onde de choc provoquée par l’annonce des 108 millions F Cfa alloués à l’indemnisation des victimes des manifestations politiques de 2021 à 2024. Si le gouvernement se félicite de cette initiative, une mauvaise publicité autour de ce dossier enfle sur la toile.
Depuis quelques jours, cette enveloppe anime les discussions auprès du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), dirigé par Ousmane Sonko. Cependant, pour tenter de désamorcer la polémique, le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, dans un communiqué rendu public mardi, réaffirme l’engagement de l’Etat à soutenir les victimes des violences survenues entre 2021 et 2024, tout en détaillant les mécanismes mis en place pour y parvenir. «Le gouvernement de la République du Sénégal informe la population qu’il a inscrit dans le projet de Loi des finances rectificative 2024, adopté par l’Assemblée nationale le 28 décembre 2024, un montant de 5 milliards de F Cfa. Ces fonds sont destinés à soutenir les ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale allant du 1er février 2021 au 25 février 2024», précise le communiqué.
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement précise que cette somme a été mobilisée en vertu de la Loi de finances initiale 2024, permettant une prise en charge rapide des cas les plus critiques. «En attendant la disponibilité effective de ces fonds, le ministère de la Famille et des solidarités a mobilisé les ressources de la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité nationale (Dgpsn), en vertu de la Loi de finances initiale 2024. Cette action vise à prendre en charge les soins médicaux des personnes blessées lors des manifestations politiques durant la période mentionnée», lit-on dans le document, qui indique aussi «112 cas d’extrême urgence» ont été traités, représentant un coût de «108 millions F Cfa, avec une mise à jour effectuée le 10 décembre 2024». «Grâce à cette initiative proactive et par anticipation, les cas d’extrême urgence (blessés et traumatismes graves) ont pu être traités», se félicite Amadou Moustapha Ndieck Sarré.
Il faut rappeler que lors de l’examen du projet de Loi de finances rectificative 2024, des députés avaient interpellé le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, sur ce montant.
ousmane.sow@lequotidien.sn