Deux semaines après la publication de son 3e rapport relatif à l’année 2015, le Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (Cn-Itie) vient de rendre public le 4e pour l’année 2016. Qui fait état d’un montant total de 116,8 milliards de francs Cfa générés par le secteur extractif en 2016, sans aucun paiement exceptionnel.
En 2015, les revenus récoltés ont été estimés à 118,1 milliards de francs Cfa, incluant le paiement exceptionnel de la société Arcelor Mittal d’un montant de 28,2 milliards de francs Cfa versé en 2015. Hors ce paiement exceptionnel, le secteur a généré en 2015 un montant de 89,9 milliards de francs Cfa contre 67,5 milliards en 2014. Ainsi, précise le Cn-Itie, «les revenus générés par le secteur extractif, hors paiement Arcelor Mittal pour 2014 et 2015, sont passés de 67,5 milliards de francs Cfa en 2014 à 116,8 milliards de francs Cfa en 2016». Soit une nette progression. Et le secteur minier demeure «le premier contributeur aux revenus tirés du secteur extractif avec un total de 107,4 milliards de francs Cfa, soit 92% des recettes budgétaires provenant du secteur extractif. Les revenus provenant du secteur des hydrocarbures (pétrole et gaz) s’élèvent à 9,4 milliards de francs Cfa».
Pour le Comité, l’évolution des revenus générés par le secteur extractif entre 2014, 2015 et 2016 s’explique par plusieurs facteurs. Il s’agit, entre autres, de l’augmentation de l’or produit et exporté par Sabodala gold operations (Sgo). En effet en 2016, la filiale de Teranga gold au Sénégal a exporté 217 mille 652 onces d’or contre 193 mille 218 en 2015. A cet élément, il ajoute «l’augmentation des productions de la cimenterie Dangote, des Industries chimiques du Sénégal, de Grande côte operations, du recouvrement des reliquats de paiements au titre de la redevance minière auprès de certaines entreprises minières», mais aussi «de l’augmentation des impôts sectoriels, notamment la redevance minière qui passe de 9 milliards 667 millions 334 mille 020 francs Cfa en 2015 à 16 milliards 300 millions 254 mille 181 francs Cfa en 2016». En revanche, relève le document, «les revenus générés par le secteur des hydrocarbures ont connu une baisse passant ainsi de 11,8 milliards francs Cfa en 2014, à 9,9 milliards en 2015, et 9,4 milliards francs en 2016». Le comité impute cette situation «à la baisse du volume de production de gaz par la société Fortesa qui a produit 35 millions 163 mille 770 Nm3 de gaz en 2014, 22 millions 675 mille 044 Nm3 de gaz en 2015 et 21 millions 064 mille 534 Nm3 de gaz en 2016. En 2016, toute la production de gaz a été commercialisée localement pour 3,47 milliards de francs Cfa à la Sococim».
Le rapport indique aussi que «sur les 116,8 milliards de revenus, 105,9 milliards sont allés directement dans le budget de l’Etat. Le reste est réparti entre les fonds alloués à l’Uemoa et à la Cedeao, le compte d’exploitation de la société nationale Petrosen, les fonds propres des organismes collecteurs et des caisses de sécurité sociale, et les dépenses sociales».
En termes de contribution des sociétés minières dans le budget de l’Etat, Sgo a versé 31,5 milliards en 2016, suivie de la Sococim avec 16,7 milliards de francs Cfa, Dangote 16,1 milliards, Ciments du Sahel et Ics, avec respectivement 7,4 milliards et 5,9 milliards. S’agissant des entreprises pétrolières, Kosmos occupe la 1er place avec un paiement de 3,9 milliards, suivie de Capricorn 2,9 milliards, Fortesa 0,8 milliard, Oranto petroleum 0,7 milliard et Petrosen 0,5 milliard.
dialgue@lequotidien.sn