Le nouveau président du comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), Mankeur Ndiaye, compte faire des industries extractives des maisons de verre. Selon l’ancien ministre des Affaires étrangères, le comité qu’il dirige compte identifier les personnes qui se cachent derrière les sociétés minières, mais aussi faire toute la lumière sur les conditions d’octroi des permis et licences.

Tout nouveau président du comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), Mankeur Ndiaye compte faire des industries extractives des maisons de verre. Selon l’ancien ministre des Affaires étrangères qui recevait officiellement le témoin des mains de son prédécesseur à la faveur de la tenue d’une réunion extraordinaire du comité national Itie, la transparence va être le maître mot du comité dans un contexte exigeant avec la phase active d’exploitation du pétrole et du gaz qui s’annonce. Le nouveau président compte mettre en lumière les conditions d’octroi des licences, mais également identifier les personnes qui se cachent derrière les sociétés minières. «Nous sommes en train de finaliser une étude sur les conditions d’octroi des permis et des licences. C’est extrêmement important que les populations sachent quelles sont ces conditions. Et il y a aussi le défi de la propriété réelle. C’est une autre tendance vers laquelle l’Itie va aller pour savoir exactement qui est derrière ces entreprises extractives, si elles ne sont pas cotées en bourse, savoir quelles sont les personnes bénéficiaires.»
Selon M. Ndiaye, l’important c’est de faire en sorte que l’opinion sache ce que l’on retire des ressources naturelles. «Je m’emploierai à travailler à assurer la transparence pour que les populations sénégalaises sachent exactement ce que les ressources naturelles leur rapportent, que les entreprises extractives disent exactement combien elles versent à l’Etat et que nous puissions également dire qu’au niveau du Trésor public, ces versements sont effectifs. Le comité national Itie a signé un protocole avec la Cour des comptes qui certifie les comptes.» En plus de ces chantiers, Mankeur Ndiaye compte se pencher sur l’audit et la mise à jour des systèmes d’information du Trésor, son interfaçage avec la douane et la consolidation des systèmes de Cadastre au niveau des ministères de l’Energie et des mines.
Pour le Pr Ismaïla Madior Fall, en quatre ans d’adhésion à la norme Itie, le Sénégal est devenu «un modèle» au point d’intégrer le Conseil d’administration de l’Itie qui regroupe une cinquantaine de pays. Pour le ministre de la Justice, le comité a relevé le défi de «la production et de la disponibilité de l’information relative au secteur extractif». Il ajoutera : «Cela veut dire qu’au Sénégal, si on veut savoir quels sont les minerais produits dans le pays, la contribution économique du secteur extractif, quelles sont les licences octroyées aux compagnies qui s’activent dans le secteur pétrolier, minier ou gazier, les contrats, parce que le Sénégal est un pays où l’ensemble des contrats relatifs aux mines, au pétrole et au gaz sont publiés, l’information est disponible et publiée.»

Des rapports de qualité
Le Sénégal produit chaque année 6,5 tonnes d’or, est classé au 7e rang des pays producteurs de zircon, exploite du phosphate et dans deux ou trois ans, ce sera au tour du pétrole et du gaz. «L’Administration disposait des données, mais ne les classait pas. La coopération a institué avec elle le réflexe d’organiser et de rendre disponible l’information», a dit Ismaïla Madior Fall, en se félicitant de cet état de fait qui contribue à relever le niveau du débat public sur cette question. Autre défi que le comité a relevé haut la main, selon le Pr Fall, c’est la ponctualité dans la publication des rapports. «En quatre ans, le comité a produit quatre rapports de haute qualité, avec un taux de participation de 100%, c’est-à-dire que toutes les compagnies qui sont visées participent. Les données sont considérées comme exhaustives et elles sont fiables», indique le nouveau garde des Sceaux.
mamewoury@lequotidien.sn