Par rapport aux perspectives économiques de l’Uemoa, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) prédit, dans sa dernière note mensuelle de conjoncture économique des pays de l’Union, une décélération du rythme de progression de l’inflation. Ainsi projette-t-elle un taux de 7% en août 2022, contre 7,4% en juillet.Par Dialigué FAYE
– «Les informations disponibles font état d’une décélération du rythme de progression de l’inflation, en glissement annuel, à 7,4% en juillet et 7% en août 2022», mentionne la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) dans sa dernière note mensuelle de conjoncture économique des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). L’institut d’émission commun aux huit pays de l’Uemoa explique que «le maintien des tensions inflationnistes à un niveau élevé s’expliquerait par les répercussions attendues de la hausse des cours mondiaux des produits pétroliers et alimentaires, ainsi que l’impact de la période de soudure dans les pays sahéliens».
Toutefois, précise la Banque centrale, «les tensions inflationnistes devraient être atténuées par les mesures d’urgence prises par les Etats pour lutter contre le phénomène de la vie chère, ainsi que les interventions attendues au titre des Plans nationaux de réponse (Pnr) convenus entre les Etats et leurs partenaires. Ces tensions pourraient être également atténuées par la poursuite de la décélération du coût de fret, dans le sillage de la tendance amorcée depuis janvier 2022 (-127,4 points de pourcentage entre janvier et juin 2022), ainsi que l’arrivée des premières récoltes de la campagne agricole 2022/2023».
Selon les prévisions effectuées par la Bceao, «l’activité économique, en variation annuelle, maintiendrait sa tendance haussière aux troisième et quatrième trimestres 2022… Les performances économiques des pays de l’Uemoa seraient tirées par la bonne tenue des services et des activités de commerce».
Monnaie
S’agissant des conditions financières et monétaires, le document note qu’elles «porteraient l’empreinte de la décision du Comité de politique monétaire du 1er juin 2022, de relever de 25 points de base les taux directeurs de la Bceao, afin de favoriser le retour progressif de l’inflation dans la zone cible, condition indispensable pour une croissance économique saine et inclusive. Depuis le 16 juin 2022, date d’entrée en vigueur de la hausse de 25 points de base du taux directeur de la Bceao, le taux moyen pondéré des transactions sur le marché interbancaire s’est accru de 32,8 points de base au 11 juillet 2022».
Dans ces conditions, souligne l’institut d’émission, «les estimations, sur la base des données à fin mai 2022, situent la masse monétaire de l’Union à 43 200 milliards en juin 2022 contre une réalisation de 38 360,2 milliards un an plus tôt. La hausse de 4839,7 milliards ou une progression de 12,6%, qui en résulterait, serait imputable à la progression de 7392,9 milliards ou un bond de 19,0% des créances intérieures et au recul des Aen (Actifs extérieurs nets) de 1892,6 milliards.
En particulier, l’accroissement des créances intérieures serait lié à la hausse attendue, en glissement annuel, des créances nettes sur les unités de l’Administration publique centrale, estimée à 4462,1 milliards, soit un taux de 32,9% et à celle des créances sur l’économie évaluée à 2930,8 milliards, soit 11,5%.
Analysé sous l’angle de ses composantes, l’accroissement, en glissement annuel, de la masse monétaire se traduirait à fin juin 2022 par la hausse des dépôts de 3887,3 milliards ou 13,1% et de la circulation fiduciaire, 952,5 milliards ou 10,9%».
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