Chahuté de partout pour avoir été dans la première liste des stades non homologués par la Caf, Lat Dior s’est rebiffé en s’offrant une pelouse de qualité, appréciée par tous. Du coup, le stade de Thiès est courtisé par la Guinée et la Côte d’Ivoire, sanctionnées par la Caf, et qui cherchent où jouer.

Par Hyacinthe DIANDY – Décidemment, les choses vont très vite ! Chahuté de partout pour avoir été dans la première liste des stades non homologués par la Caf, Lat Dior a vraiment pris sa dose pendant quelques bonnes semaines. Entre les complaintes des joueurs et de l’opinion sur l’état de la pelouse, les autorités étaient vraiment à l’étroit. Sur­tout par rapport au délai de la Caf qui avait lancé un ultimatum aux Fédéraux qui ne voulaient pour rien au monde rater la date du début des éliminatoires du Mondial 2022, contre le Togo.
En mode «fast-track», le président de la Fédération sénégalaise de football et son équipe, qui se sont substitués à l’Etat, vont se retrousser les manches afin de s’offrir une pelouse de qualité. Ils y arriveront avec à l’arrivée l’homologation officielle du stade de Thiès par la Caf.
Me Augustin Senghor expli­que comment ils ont gagné le combat.
«Après les matchs du mois de juin, les joueurs se sont plaints. A juste titre. On a choisi une entreprise, Grégori International, qui a fait les pelouses au Cameroun pour les besoins de la Can. On a mis à niveau tout ce qui est matériel d’entretien du stade. Pour ne pas que cela se gâche après un à deux matchs. Il n’est pas permis de revenir à des situations antérieures avec des stades qui ne sont pas dignes du statut du Sénégal et des joueurs. On a dépensé au bas mot 100 millions Cfa. L’Etat a promis de nous rembourser. Nous nous sommes aussi engagés à mettre du gazon synthétique, autour de 50 millions Cfa, en plus du dallage extérieur. Car l’homologation de la Caf est assortie de conditions. La qualité optimale, nous l’aurons au mois d’octobre. Aujourd’hui, on est à 650 millions sur les comptes de la Fédération», avait soutenu le patron du foot sénégalais devant la presse.

Le match Côte d’Ivoire-Malawi se jouera «soit au Ghana soit au Sénégal»
Aujourd’hui, Lat Dior est beau à voir. A l’issue du match contre le Togo, les Lions (Mané, Koulibaly et autres) et même le coach des Eperviers ont tous apprécié la qualité du rectangle vert. Même appréciation pour l’entraîneur de l’Asec Mimosas et ses joueurs suite à leur succès à Thiès (0-1) face à Teungueth Fc en préliminaires aller de la Ligue des Cham­pions.
De zéro, Lat Dior est donc devenu un héros parce que maintenant «courtisé» par la Guinée et la Côte d’Ivoire qui veulent venir jouer à Thiès. En effet, suite à la situation politique à Conakry, la Caf a interdit pour le moment le ballon de rouler en Guinée pour les compétitions internationales. Selon l’Aps, la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) a finalement choisi de jouer au Grand Stade d’Agadir (Maroc), an­nonce la Confédération africaine de football (Caf).
Pour la Côte d’Ivoire, selon l’instance continentale, ses deux stades, d’Ebimpé et de Yamous­soukro, ne répondent pas aux normes Fifa-Caf. Comme l’a confirmé lundi, la présidente du Comité de normalisation de la Fif, Mme Mariam Dao Gabala. «En raison de la non homologation du stade de Yamoussoukro, le match contre le Malawi (10 octobre) se jouera soit au Ghana soit au Sénégal», a-t-elle souhaité.

La maintenance, l’autre bataille à gagner !
En attendant une saisine officielle, à la Fédération sénégalaise de football, nous souffle-t-on, on ne verrait pas d’inconvénients à recevoir ces deux pays frères. D’ailleurs pour la Guinée, on se rappelle, il y a quel­ques années, elle nous avait offert son hospitalité quand le stade Léopold Sen­ghor était suspendu. Les Lions s’étaient déplacés à Conakry pour jouer l’Angola.
Aujourd’hui si la Fédé a gagné la bataille de la pelouse, il reste une autre bataille à gagner, celle de la maintenance que malheureusement nous avons souvent perdue. D’où la nécessité de mettre des garde-fous.
hdiandy@lequotidien.sn