Après avoir «piqué» au ministère des Sports la gestion du Dakar Arena, le directeur de la Société de gestion des infrastructures publiques (Sogip), Gallo Ba, lorgne maintenant le Stade Olympique. Mais Matar Ba et ses collaborateurs poussent pour une agence qui va gérer toutes les infrastructures sportives au Sénégal.Par Woury DIALLO –

Le ministre des Sports, Matar Ba, et son équipe ont effectué hier une visite à Diamniadio pour faire l’état des lieux sur l’avancement des travaux du nouveau Stade Olympique dont la livraison est annoncée pour février 2022. Un nouveau joyau qui suscite forcément des con­voitises surtout au niveau de la gestion. Et sur ce chapitre, le «duel» entre le ministre des Sports, Matar Ba, et le directeur de la Société de gestion des in­frastructures publiques (So­gip), Gallo Ba, semble inévitable.
En effet, après avoir «piqué» au ministère des Sports la gestion du Dakar Arena, le Dg de la Sogip, présent hier à la visite des travaux, lorgne maintenant le Stade Olympique. Mais Matar Ba et ses collaborateurs n’entendent pas cette fois-ci lâcher le morceau.
«Aujourd’hui, les infrastructures sportives ne sont plus destinées que pour jouer ou «compétir». Ce sont des lieux de vie. Et qui parle de vie, parle de gestion différente de ces infrastructures sportives. On ne sera plus dans le format ancien, mais les privés vont intégrer cette gestion qui est extrêmement importante pour la maintenance, mais aussi pour rentabiliser cet investissement», a souligné Matar Ba. Avant d’ajouter : «150 mil­liards et plus, ce n’est pas rien. C’est un investissement énorme. Il faut avoir du crédit, respecter le sport pour pouvoir prendre cette décision. Nous avons aussi vécu des moments un peu difficiles au niveau de la gestion de nos infrastructures sportives, mais celle-ci (le Stade Olympique) sera un peu autonome. C’est une infrastructure propre parce que la gestion de l’environnement sera respectée.»
Au final, souligne le ministre, «ce que le Sogip est en train de faire et avec les nouveaux textes qu’on a introduits au niveau du gouvernement, on est obligé d’avoir une autre démarche parce que ces infrastructures, on ne peut pas les gérer au niveau central tout court. Il faut que les privés prennent leur part dans cette gestion. C’est cela qui fera de ces stades, des infrastructures rentables. Vous savez que l’Etat a investi, cet investissement doit être rentabilisé. Ce n’est pas la Direction des infrastructures qui peut le faire. Ce n’est pas un ministre des Sports qui va nommer un directeur du Stade du Sénégal. Ce seront les privés».

Une agence pour gérer toutes les infrastructures sportives
Même s’il n’est pas allé plus loin, Matar Ba fait allusion à ce projet d’une Agence nationale pour gérer toutes les infrastructures sportives. Une agence autonome qui fait suite aux instructions du chef de l’Etat en Conseil des ministres il y a quelques mois, et qui forcément va échapper à la Sogip, qui, pour le moment, gère, à travers un privé, le Dakar Arena. Le ministère des Sports se contentant de l’Arène nationale de lutte à Pikine.
Matar Ba, qui a confirmé l’inauguration du «Stade du Sénégal» pour le 22 février 2022, espère demain voir le Sénégal organiser une phase finale de Coupe d’Afrique des nations. Une volonté affichée par la Fédération sénégalaise de football et surtout par l’Etat du Sénégal.
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