INFRASTRUCTURES CULTURELLES – Cri du cœur des acteurs : Toubab Dialaw réclame son site

Toubab Dialaw est une localité touristique de la Petite-Côte. Malgré l’effervescence culturelle du lieu, aucune infrastructure culturelle n’y a vu le jour. Les artistes font leur répétition sur les plages. Une situation qu’ils dénoncent.
Le secteur de la culture nage dans des difficultés. La pandémie du Covid 19 est venue rajouter à ces problèmes que vit la culture sénégalaise. Pas un jour ne passe sans que les acteurs ne se relaient pour dénoncer les dures conditions dans lesquelles ils se trouvent. A ce concert de dénonciations, s’est jointe la voix de Mame Mbodji Gaye plus connu sous le sobriquet de Thiapatholy. Ce dernier s’offusque contre l’absence d’infrastructure culturelle à Toubab Dialaw où il est basé. «Depuis ma naissance jusqu’à aujourd’hui, même si je n’ai que 48 ans, je n’ai pas souvenance d’une chose qui soit bénéfique à la culture ici à Toubab Dialaw. C’est la culture qui m’intéresse. J’en suis un acteur. Toubab Dialaw est un site touristique qui n’a pas de foyer de jeunes. Cette tâche incombe à la mairie de notre localité», s’offusque Thiapathioly qui souligne qu’un espace avait été prévu pour abriter une infrastructure culturelle lors d’un lotissement intervenu dans cette localité léboue. Mais les artistes peinent à le localiser, selon l’artiste-comédien, qui demande à ce que les autorités identifient cet espace pour permettre aux artistes-comédiens de savoir à quoi s’en tenir. «Un centre socioculturel devait être construit sur les lieux», rappelle celui qui a l’habitude de dérouler une série de Sketches dénommée Thiapaptholy ak Koor. «Nous voulons qu’on nous montre l’espace réservé à ce centre culturel. Et qu‘on nous dise voilà cet espace est à vous. Cela va nous permettre de nous organiser pour sortir ce centre socioculturel de terre», argumente l’artiste-comédien.
«Aujourd’hui nous n‘avons pas de lieu où prester. Nous sommes obligés de squatter la plage pour faire nos répétions. Et souvent, nous sommes envahis et nous n’avons pas la concentration nécessaire pour dérouler nos répétitions comme il se doit. Souvent nous faisons recours aux salons des maisons d’autrui pour répéter. C’est impensable qu’une localité comme Toubab dialaw soit dépourvue de centre socioculturel. Cela est écœurant», s’écrie Thiapatholy. C’est ainsi que l’artiste-comédien invite le maire de sa localité à aider les acteurs culturels à pouvoir disposer d’une infrastructure culturelle qui pourra permettre l’organisation d’activités culturelles à Toubab Dialaw et loger les artistes d’autres horizons qui viendront des autres localités pour y prendre part. «Que la mairie nous aide. Qu’elle fasse comme Bargny, Yaraakh, Tengueth, Mbour, Kaolack, Pikine Guédiawaye. Toutes ces localités disposent d’infrastructures culturelles», indique-t-il.
Impact du Covid-19
Frappé de plein fouet par la Pandémie du Covid 19 qui a privé les artistes comédiens de la possibilité de tourner des sketches à cause de l’interdiction des rassemblements pour éviter les risques de propagation du Coronavirus, le comédien ne compte plus que sur l’appui de 3 milliards dégagé par l’Etat pour soutenir les acteurs qui en ces moments trouvent des difficultés à joindre les deux bouts. Thiapatholy dit n’avoir jamais reçu aucune subvention de la part de l’Etat alors qu’il remplit toutes les conditions qui font qu’il soit toujours éligible pour profiter d’un quelconque avantage dont ont droit tous les acteurs culturels qui se sont formalisés. «Nous sommes des artistes, nous avons nos papiers. Mais je ne fais pas parti des artistes-comédiens qui ont bénéficié d’une quelconque subvention. Je suis membre d’associations qui font vivre Dialaw sur le plan culturel. On ne peut pas parler des artistes-comédiens de Toubab Dialaw sans que mon nom ne soit cité. Où que je puisse mettre les pieds, je ne défends que les couleurs de Toubab Dialaw», indique l’artiste-comédien qui invite ses autres collègues artistes basés à Toubab Dialaw à venir se joindre à son combat pour pousser les décideurs à rendre à la culture ce qui lui revient de droit.