Le ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement veut, avec les anciens responsables du chemin de fer, arriver à une politique ferroviaire réalisable, réaliste. Cela, afin de pouvoir discuter avec des partenaires et arriver au moins à mobiliser un financement conséquent qui permettra de réaliser une action d’ici 20 ans pour le chemin de fer.

Beaucoup de réflexions et des papiers ont été produits sur la politique ferroviaire nationale. Mais malheureusement, le Sénégal n’a jamais pu inscrire dans un document les actions du secteur. Une raison suffisante pour le ministère des Infras­tructures, des transports terrestres et du désenclavement de rencontrer les anciens responsables des chemins de fer. Cela, afin de consigner les propositions dans un document et de s’accorder sur les différentes actions à mener.
«Ces anciens responsables sont un très bon apport pour nous permettre d’arriver à une politique ferroviaire réalisable, réaliste, surtout pour pouvoir discuter avec nos partenaires techniques, privés au niveau national et international et arriver au moins à mobiliser un financement conséquent qui nous permettra de réaliser une action d’ici 20 ans pour le chemin de fer», a soutenu hier Mayacine Camara, secrétaire d’Etat, chargé du réseau ferroviaire.
Si ces anciens cheminots ont été conviés, c’est également dans le but de sécuriser les infrastructures ferroviaires. «Le chemin de fer doit être un mode de transport sécurisé pour les populations. Nous avons beaucoup de problèmes pour veiller à cela. Et dans ce que nous faisons pour l’économie, le social, etc., il y a énormément de choses qui pourraient nous bloquer parce que nous n’avons pas tenu compte de certaines expériences. Et c’est ce qu’il faut éviter. Donc, leur présence joue un rôle d’accompagnement, de sécurité et de bonne pratique», a expliqué M. Camara.
Aujourd’hui, en termes de diagnostic du secteur, deux situations se présentent. «Une qui présente une belle figure du secteur ferroviaire qui est le Train express régional, et d’ici quelques mois nous allons commencer à le tester pour réussir son exploitation. Nous retrouvons une autre infrastructure vieille de 100 ans qui est là, qui a fait les beaux jours de l’économie du Sénégal depuis les années 60», a-t-il relevé. Non sans soutenir que face à ces situations et devant «l’incontournable problématique» de relancer le chemin de fer, ils sont obligés aujourd’hui de réfléchir sur une stratégie qui puisse préciser les actions du Sénégal portées par le président de la République.

Instaurer un système de veille
Selon lui, le chemin de fer doit être un véritable levier de soutien au secteur productif et non-productif, il doit aussi être un vecteur de désenclavement de notre économie et celui vers l’Afrique. «C’est ça qui va nous permettre de nous inscrire dans une dynamique de gérer la dorsale Dakar-Bamako avec nos partenaires maliens», dira-t-il.
Au-delà de tout cela, ces acteurs veilleront à ce que, comme à l’image du Train express régional, le chemin de fer au niveau national puisse se développer, renforcer les transactions entre les différents secteurs de l’économie. Ils proposent ainsi à ce qu’il puisse être un vecteur d’inclusion et d’équité territoriale. «C’est un système de veille que nous allons instaurer pour permettre au chemin de fer d’être un moyen de transport de masse sécurisé, et respectueux de l’environnement. Et lui donner enfin un visage humain qui devrait élargir les actions vers l’accompagnement des secteurs comme la santé, l’éducation, mais aussi les activités religieuses», a promis Mayacine Cama­ra.
Se réjouissant de cette initiative, première du genre, Joseph Gabriel Sambou, ancien administrateur de Dakar Bamako ferroviaire promet : «Nous allons apporter notre expertise, et notre expérience. Nous avons rencontré lors de nos différentes prestations des difficultés. Peut-être que nous avons réfléchi à comment les éviter et cela doit servir à la nouvelle politique ferroviaire pour qu’on ne perde pas de temps. Nous accorderons aussi notre sagesse.»
Pour M. Sambou, le transport ferroviaire est un grand consommateur de subvention, et le financement c’est le nerf de la guerre particulièrement dans le chemin de fer. «Pendant plusieurs décennies, aucun investissement conséquent n’a été apporté dans notre chemin de fer. Peut-être, c’est parce qu’il n’y avait pas de politique, de vision, donc c’était difficile de dire aux investisseurs venez et mettez de l’argent», appuie-t-il.
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