L’innovation technologique peut permettre à l’Afrique de rattraper son retard de développement dans des délais plus acceptables. Seulement, à en croire la Présidente de la Commission économique pour l’Afrique (Cea), Mme Vera Songwé, ce processus ne peut se faire du jour au lendemain. L’exemple du Rwanda est assez illustratif de cette situation, souligne Mme Songwe qui a participé au premier panel de haut niveau du forum. Selon la haut-fonctionnaire, si le Rwanda est devenu aujourd’hui une vitrine de l’innovation numérique, cela ne s’est pas fait du jour au lendemain.
En effet, c’est en 2000 que le pays adopte un plan de développement de l’Infrastructure nationale d’information et de communication (Inic) et met en place un plan de numérisation intégrale en quatre phases de cinq ans. 17 ans après, le Président Kagame en est à la 4e phase de ce programme. «L’Afrique doit innover pour se transformer», souligne la présidente de la Cea. Mais les obstacles sont nombreux.
Selon Mme Nena Stoiljkovic, vice-présidente de la Société financière internationale (Sfi), le principal obstacle risque bien d’être le financement. En effet, Mme Stoiljkovic estime à 17 milliards de dollars, les investissements nécessaires pour doter le continent d’une infrastructure numérique adéquate. «1km de câble optique coute 2000 dollars», souligne Mme Stoiljkovic qui estime que ces investissements doivent venir du secteur privé. «Ce que des institutions comme les nôtres peuvent faire, c’est de diminuer les risques pour permettre au privé de venir investir». Mais là encore, il faudra lever le problème des coûts des services, des faibles taux d’alphabétisation et des densités peu élevées en dehors des zones urbaines.
mamewoury@lequotidien.sn