La tragédie survenue à Badiouré le 17 août dernier aura montré de réelles difficultés dans la prise en charge médicale des victimes au niveau du district sanitaire de Bignona. C’est donc pour réclamer de meilleures conditions de soins de santé et l’érection d’un hôpital de niveau 2 à la place du centre de santé au niveau du département de Bignona que les populations ont battu le macadam ce week-end. Une mobilisation très suivie à l’actif de la Plateforme pour la défense des intérêts de Bignona et qui a été sanctionnée par la remise d’un mémorandum à l’autorité préfectorale.
C’est une foule dense qui a pacifiquement marché ce samedi à travers le bitume communal de Bignona. A la tête de ce cortège, des jeunes, des femmes, des acteurs de la société civile, des personnalités politiques, des acteurs du secteur de la santé, etc. «Ensemble pour des soins de qualité dans le département de Bignona», «Bignona exige un Hôpital de niveau 2», «Stop aux évacuations sur Ziguinchor», «Ouverture sans délai d’un bloc opératoire à Bignona», etc. Tels étaient les slogans qu’on pouvait lire sur les pancartes brandies par les marcheurs et qui constituaient le symbole de leurs revendications. C’est dire que tous étaient donc mobilisés pour exiger des autorités étatiques l’érection du centre de santé de Bignona en hôpital de niveau 2 pour une meilleure prise en charge des malades du département. Une colère des populations qui était bien réelle et qui fait suite aux nombreuses difficultés rencontrées par les autorités sanitaires dans le cadre de la prise en charge des nombreuses victimes de l’accident survenu à Badiouré le 17 août dernier et qui a occasionné pour l’heure six (6) morts et plusieurs blessés graves. Des blessés dont certains furent évacués au niveau des structures sanitaires de Ziguinchor et à Dakar, faute d’équipements adéquats au niveau du bloc opératoire et d’un personnel qualifié. «Le bloc opératoire du centre de santé de Bignona que l’Etat a réalisé à coût de milliards pour son équipement reste toujours non fonctionnel, comme cela a été le cas avec les premiers équipements qui se sont détériorés pour être encore changés à coup de milliards en 2017», peut-on lire dans le mémorandum de la Plateforme pour la défense des intérêts de Bignona, transmis à l’autorité préfectorale au terme de cette procession. Une association qui a du coup réitérer dans cette correspondance adressée au président de la République son ardent besoin d’ériger le centre de santé de Bignona en hôpital de niveau 2. Une exigence qui se justifie par le fait, selon les initiateurs, que ce département qui compte 19 communes, 4 arrondissements et 310 villages pour une population de 325 mille 408 habitants (en 2002) compte trois districts sanitaires, notamment ceux de Diouloulou, Thionck-Essyl et surtout de Bignona qui accueille, notent-ils, pratiquement tous les malades du département avant leur évacuation sur Ziguinchor. C’est pourquoi ces populations exigent l’équipement du district sanitaire et son érection en hôpital de niveau 2. En outre, elles réclament la finition de l’équipement du bloc opératoire, sa dotation en personnel de santé qualifié, l’augmentation de la capacité d’accueil, de la salle de réanimation, 3 banques de sang, le renforcement du laboratoire et de son équipement pour une prise en charge correcte des urgences 24h/24. Des exigences portées à l’endroit du président de la République par le biais du préfet du département de Bignona.
L’autorité préfectorale qui, après avoir salué et félicité les populations qui ont marché, dit-il, dans le calme et la sérénité, a indiqué que les autorités supérieures comprennent déjà leurs préoccupations portées à leur attention. En atteste la mission technique envoyée, soutient-il, par le ministre de la Santé au niveau du centre de santé de Bignona pour s’imprégner de la situation globale de ladite structure afin que des mesures adéquates soient prises.
Le préfet de Bignona a promis à cet effet de transmettre à qui de droit tous les problèmes évoqués dans le mémorandum afin que des solutions idoines soient trouvées pour de meilleurs soins de santé de qualité au profit des populations.