Infrastructures scolaires : L’Etat déterminé à remplacer les abris provisoires

Les abris provisoires constituent un réel problème dans le secteur de l’éducation. D’où la volonté de l’Etat d’y mettre un terme. Le temps de l’atelier de réflexion sur les stratégies d’une allocation plus équitable des ressources humaines du ministère de l’Education nationale, tenu le weekend dernier à Saly, le ministre Serigne Mbaye Thiam a fait part des débuts de mesures prises pour un règlement de cette épineuse question. «Aujourd’hui, il y a 4 lots pour la résorption définitive des abris provisoires. Les trois lots ont été attribués à des entreprises sénégalaises et ce programme va remplacer totalement les abris provisoires sur un horizon de 2 à 3 ans à partir de 2018.» Ce qui constitue le «programme de remplacement total des abris provisoires mis en place par le président de la République» suivi par le lancement des «appels d’offres». «En 2011, on avait 8 822 abris provisoires sur tout le territoire national et, cela représentait à l’époque près de 18% du nombre de salles de classe du Sénégal. Nous avons eu un programme de résorption progressive des abris provisoires par la construction de salles de classe chaque année. Dans le budget, il était inscrit un montant de 4 milliards chaque année et ce programme a permis de faire baisser le nombre d’abris provisoires de 8 822 en 2011 à 6 369 en 2017. Ce qui représente près de 9,4% des salles de classe», annonce M. Thiam.
Pour une redistribution équitable du personnel enseignant
Serigne Mbaye Thiam est aussi revenu sur les mesures à prendre pour une meilleure redistribution équitable des ressources humaines de son ministère sur toute l’étendue du territoire.
Selon Serigne Mbaye Thiam, le ministère de l’Education nationale a un budget pour l’année 2018 de 413 milliards de francs Cfa dont 87,16% seront consacrés au paiement des salaires des enseignants. Aussi considère-t-il les enseignants comme étant la première ressource humaine de la tutelle.
Des efforts de rationalisation de la gestion du personnel sont entrepris depuis 2012. Malgré tout, ces déséquilibres persistent, note le ministre. «Il y a des régions qui sont des régions à fort départ d’enseignants comme Matam, Sédhiou, Kédougou, Tambacounda, entre autres. A côté, il y a des régions prisées par les enseignants, il faut s’arrêter parce que nous avons au niveau du gouvernement, le devoir d’assurer une éducation de qualité à tous les enfants du Sénégal. Pour ce faire, nous consultons aujourd’hui les partenaires dans cet atelier inclusif avant de prendre de décisions», a encore déclaré Serigne Mbaye Thiam.
Le ministre précise : «Les gens préfèrent aller dans les centres urbains. A côté des départs qui relèvent du mouvement national, il y a des départs qui relèvent d’interventions multiples des responsables à tous les niveaux. Mais, c’est notre responsabilité de faire pour que tous les enfants du Sénégal puissent avoir des enseignants en quantité et en qualité.» Un fait qui n’est pas aujourd’hui sans conséquence, car la plupart des enseignants sont concentrés à Dakar. «On voit des villages où des écoles sont fermées, faute d’enseignants, ou bien on organise des classes multigrades ou des classes à double-flux parce qu’on n’a pas d’enseignants. On voit aussi des lycées où on nomme des censeurs ou des proviseurs dans ces régions qui n’ont pas le profil pour l’être. Parce que tout simplement on n’a pas des enseignants expérimentés, parce que ces derniers préfèrent venir au niveau des centres urbains», constate le ministre. Qui note toutefois que «c‘est une situation qui ne peut pas continuer. Les professeurs d’enseignement secondaire, ce sont les professeurs les plus qualifiés au niveau de l’enseignement moyen secondaire. Quand on fait le ratio professeurs d’enseignement secondaire/surnombre d’élèves, on est à 1 professeur d’enseignement secondaire pour 34 élèves à Dakar. On est à 1 professeur d’enseignement secondaire pour 139 élèves à Sédhiou, alors que les enfants de Sédhiou et les enfants de Dakar sont sur un pied d’égalité en ce qui concerne l’éducation et de ce que l’Etat doit faire pour eux».
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