Inhumation du journaliste Doudou Diène : Dernier hommage à une voix d’or

Décédé dimanche dernier à Paris à l’âge de 77 ans des suites d’une maladie, le journaliste saint-louisien Doudou Diène a été inhumé hier au cimetière de Guet-Ndar. La ville de Mame Coumba Bang, dans toutes ses composantes, a rendu à cette occasion un dernier hommage à celui qui est unanimement considéré comme l’une des plus belles voix radiophoniques du Sénégal.
C’est une foule immense qui est venue, malgré le contexte du Covid-19, rendre un dernier hommage à Doudou Diène, décédé dimanche dernier. Parents, amis et simples connaissances venus de tous les coins du Sénégal ont en effet accompagné la dépouille d’abord de Dakar à Saint-Louis et, après la prière mortuaire, de la grande mosquée du Nord aux cimetières de Thiaka Ndiaye à Guet-Ndar. Les témoignages sont unanimes. Doudou Diène fut un homme multidimensionnel. Né à Saint-Louis en 1949, il a commencé sa riche carrière comme professeur d’Espagnol au Sénégal et au Gabon au lycée Léon Mba avant de devenir journaliste à la Radiotélévision sénégalaise (Rts). C’est là-bas qu’il s’est révélé au grand public grâce à son immense talent. Présentateur vedette du journal de 13h, il était aussi bien écouté pour ses alléchantes revues de presse dont il était l’un des précurseurs et dans lesquelles il tenait en haleine ses nombreux auditeurs. Doudou Diène était certes un talentueux présentateur, mais il était aussi un excellent reporter sportif. Pendant plusieurs décennies, il a participé à sa manière au développement du sport sénégalais, particulièrement du football aux côtés de son ami et confrère Abdoulaye Diaw avec qui il formait un formidable duo sur les ondes de la Rts où ils commentaient les matchs de football. Ecouter Doudou Diène était un régal, que ce soit pour la revue de presse où les matchs de football, sa bonne maîtrise de la langue française et du wolof avait fait de lui un magicien du verbe qui éblouissait plus d’un. Vers la fin de sa carrière, il devient diplomate avant d’aller à la retraite. Plus tard, il rentre dans sa ville natale, Saint-Louis, une ville qui lui a tout donné et à laquelle il va consacrer toute son énergie. Installé au quartier nord de l’île, il intègre le comité d’initiative de la grande mosquée de la vieille ville et participe au plaidoyer pour sa réhabilitation complète. Malade, il est resté longtemps actif jusqu’à une période récente avant de se démarquer. Il sera finalement évacué à Dakar, puis en France où il a rendu l’âme dimanche dernier. Saint-Louis perd ainsi son ancien musicien qui, pendant les années post indépendance ont animé la vie culturelle, mais aussi son ancien sportif qui s’est essayé aussi bien au football, au basket qu’au handball, et son ancien professeur doublé de journaliste. Elle perd aussi du coup l’une de ses icônes, l’un de ses fils dont le nom et l’œuvre resteront certainement à jamais gravés dans la mémoire collective.