La cours du Centre africain pour l’éducation aux droits humains (Caedhu) accueille depuis le 11 août dernier, des enfants (une trentaine) âgés de 5 à 14 ans. Eduqués aux thèmes des droits humains comme l’éducation à l’environnement, devoirs des enfants, droits de l’enfant : identité, non discrimination, intérêt supérieur de l’enfant, protection et droit à l’expression, droit à l’éducation, éducation à la paix, à la tolérance, au développement durable, à la démocratie… et formés aux techniques de transformation de fruits locaux (mangues, pain de singe, orange…) en jus de fruits, sirops, confitures, de marmelades, fruits séchés, conserves de légumes, concentrés de tomate, tiackry, arraw, couscous…, ces enfants partagent leurs connaissance et joie de s’être fait de nouveaux amis. Après 10 jours passés à Caedhu, Happy Eddyssonn Gnancadja, 14 ans, se confie. «J’ai appris à faire des arraw, du jus bouye et à chanter. J’ai appris la paix, la démocratie, l’égalité entre filles, garçons, entre personne à mobilité réduite et personne bien portant. Tout le monde a les mêmes droits, personne n’est différent, nous sommes tous égaux» récite-t-elle les mains gantés et couverts de résidus de mangues.
Un peu plus loin, parmi les confectionneurs de bracelets et de porte-à-clé, Raphaélie Kassou, 9 ans est toute épanouie. Ses outils disposés à côté, elle reprend comme une adulte le schéma de fabrication du porte-à-clé à base de laine. «Il faut de la laine, un pot de cure dent, une paire de ciseau, le Cd… On enroule la laine et là on coupe trois fils de même taille qu’on tresse. C’est essentiel hein ! Quand on coupe le fil, on doit toujours tenir au milieu. On prend l’anneau on l’attache sur une des partis» explique-t-elle, contente d’avoir réalisé son œuvre d’art, en 15 minutes. Sourire au coin, le responsable Daouda Ndour, suit les explications de la môme, remarquant que Raphaélie Kassou, comme Happy Eddyssonn Gnancadja se sont fait beaucoup d’amis. «C’est une bonne chose ! Cet atelier est un apprentissage à la vie. L’enfant qui n’a pas appris à faire des travaux domestiques, l’apprend ici, l’enfant dont les parents n’ont pas assez de moyens pour acheter des fournitures peut fabriquer ces bracelets et les vendre. Nous apprenons à ces enfants à valoriser leurs valeurs traditionnelles. Avec les ateliers de arraw par exemple, nous leur inculquons des valeurs de respect des anciens tout en leur permettant de s’ouvrir sur l’universelle avec l’apprentissage des droits fondamentaux, la culture de la paix ». dit-il.
Daouda Ndour mentionnent également la particularité de ce centre aéré qui allie l’utile à l’agréable avec causeries, chants danses, travaux manuels. Si pour la première phase seule, les enfants de Liberté 4 en ont bénéficié, il espère qu’à l’avenir le concept se sera élargi à d’autres enfants un peu partout à Dakar.
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