Le Lac Rose est dans une situation indescriptible, qui hypothèque son avenir. Depuis quelques mois, de nombreux acteurs comme les campeurs et des organismes publics comme le Cncr essaient de lui redonner sa couleur d’antan diluée par le déversement des eaux pluviales.

Par Alioune Badara NDIAYE –  La bande des filaos entre le Lac Rose et la mer a été le lieu de convergence de membres du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) et de l’Asso­ciation des campeurs du Sénégal. Un camp (du 2 au 6 novembre) s’est tenu à leur initiative pour tenter d’apporter une réponse appropriée au changement climatique et à la préservation de la biodiversité. C’est donc tout naturellement que le Lac Rose a été choisi pour cette édition, à en croire les organisateurs. «L’édition de l’année dernière, on était au lac Tanma pour sensibiliser sur sa situation. Pour cette 2ème édition, on a choisi de venir au Lac Rose qui est fortement impacté depuis bientôt deux ans. Donc naturellement, ce camp, c’est pour lancer un message aux autorités, pour leur dire que les jeunesses sénégalaises s’engagent à encadrer mais aussi à aider le gouvernement dans sa mission de préservation de l’environnement et de la biodiversité», a souligné Mamadou Guèye, président des campeurs du Sénégal. «Nous sommes là aujourd’hui pour leur faire une alerte et aussi leur faire savoir que nous sommes prêts à travailler avec eux dans ce combat», a-t-il poursuivi. «Nous n’allons pas seulement observer, mais nous allons intervenir, dénoncer et sensibiliser. Vous le savez tous, le lac n’a plus la couleur rose, les forêts sont menacées, il y a de l’empiétement partout. On ne sait plus où commence l’assiette du lac», a posé Alioune Badara Diongue, président du Collège des jeunes du Cncr. «L’extraction du sel, qui peut être considérée comme une activité agricole (…)  Nous sommes dans les activités agro-sylvo-pastorales, halieutiques, valablement on peut intervenir et venir camper ici en tant que jeunes pour dénoncer tout ce qui se fait et qui va nous impacter négativement, nos activités, les générations à venir», a-t-il poursuivi. D’après le document de presse remis par les organisateurs, l’urbanisation galopante et l’artificialisation des sols sont aussi des facteurs aggravant l’impact des eaux de pluie dans le lac. «On assiste ainsi à une pollution des eaux combinée avec la chute de l’activité économique», a souligné la source, évoquant la nécessité de trouver des solutions appropriées pour sauver le Lac Rose.  Le 2ème Camp de l’agroécologie paysanne pour le climat et la gestion communautaire des ressources naturelles a enregistré la participation de 200 personnes réparties entre trois sous-camps : les soldats de l’environnement, les commandos de l’agriculture et les gaindés du climat. A travers leurs actions, ils ont ciblé la formation et la sensibilisation des populations locales sur les impacts, enjeux et défis liés au climat, sur la restauration des ressources naturelles et la protection de la biodiversité. Il a aussi été question pour eux de contribuer à la protection du Lac Rose et de la bande de filaos à travers le reboisement et le suivi d’au moins 2000 individus végétaux. Le thème de l’édition a été : «Solutions locales, impact global : la génération agroécologique en marche pour une meilleure résilience face aux changements climatiques.» L’objectif du camp, qui marque les 30 ans de la Cncr, est, selon le document, de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de leaders ruraux capables de mobiliser les communautés de base pour apporter des solutions endogènes durables aux problèmes environnementaux locaux.
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