La 3e édition de Dakar music expo (Dmx) 2022, dédié au secteur culturel musical, a été ouverte ce jeudi 3 février 2022, à l’Institut français. Cette rencontre de trois jours (3 au 5 février) a servi de creuset de réflexions approfondies sur la monétisation de la musique, notamment la manière de générer des revenus par le bais de cet art, mais aussi comment comprendre les nouveaux mécanismes de rémunération.Par Ousmane SOW

– Outiller les artistes du continent qui cherchent à exporter et/ou vendre leur musique à l’échelle internationale, tel est l’enjeu principal de ce jeune marché novateur, le Dakar music expo (Dmx), qui a lancé sa 3e édition sous le thème de la globalité : «L’Afrique s’ouvre au monde.» Dmx, un évènement à dimension internationale, déjà reconnu dans le segment des industries culturelles et créatives au Sénégal, est co-organisé avec l’Institut français, et en collaboration avec l’Association Kaani. Il réunit des professionnels, décideurs, organisateurs d’événements, associations professionnelles, agences et entreprises de l’industrie musicale, pour célébrer la création africaine autour de débats, showcases et rencontres, afin de créer un réseau et des opportunités professionnelles pour les jeunes talents et professionnels du pays et du continent. Ces derniers ont profité de ce cadre pour voir ce qui pourrait être amélioré dans la distribution de la musique sur les plateformes de streaming musical, telles que Youtube, Amazone music, Deezer, Spotify, Apple music, etc. «Il y a différentes solutions pour pouvoir travailler avec toutes ces plateformes, pour que sa musique soit distribuée et qu’elle soit plus écoutée sur les playlists», a déclaré Michelle Beltrain, tout en décortiquant de façon très explicite, les différentes formes de monétisation. En écho, Doudou Sarr, le fondateur de Dakar music expo, a indiqué qu’aujourd’hui, au Nigeria et en Afrique du Sud, la musique est en train de repousser les frontières pour s’exporter dans monde entier. «On s’inscrit dans cette dynamique-là, pour montrer que la créativité africaine est unique au monde et qu’on peut faire danser le monde entier et faire écouter notre musique», dit-il. Pour une meilleure expansion de la musique, des supports incontournables sont nécessaires comme Internet, Youtube qui est désormais un des supports de streaming vidéo et audio, qui rémunère le mieux les artistes, indique-t-il. Lors du premier panel portant sur «l’édition musicale : le nerf de la guerre», le vice-président de The Orchard (France et Afrique de l’Ouest), la plus grande plateforme de distribution musicale au monde, Ben Oldfield, qui était d’ailleurs l’invité spécial de cette année, a mis l’accent sur les mécanismes de distribution. «La musique, en Afrique, a été toujours dynamique», a soutenu Ben Oldfield, qui dit collaborer aujourd’hui avec des célébrités africaines comme Alpha Blondy ou l’équipe de Dip Doundou Guiss.
Parlant de la mondialisation, Doudou Sarr est revenu sur l’importance de chanter en langues locales. «La Colombie a exporté sa musique en chantant en espagnol. Donc, il n’y a pas de barrières linguistiques à proprement parler, mais il faut comprendre la formule ou la recette musicale qu’il faut faire», a-t-il affirmé. Accessible dans 11 pays d’Afrique, la monétisation permet de rémunérer les artistes sur Youtube. Et en termes d’avancée significative, le Nigeria et l’Afrique du Sud ont été cités en exemple par Doudou Sarr. Pour le Sénégal et d’autres pays francophones, «je pense que la clé de la réussite est dans la restructuration et les recettes musicales à utiliser pour exporter», a-t-il ajouté. Avant de préciser que la créativité abonde et ce n’est qu’une question de temps pour que cette vague déferle un peu plus loin de nos frontières.