Si la consommation de farines infantiles est de 90 000 tonnes par an, les 90% proviennent de l’importation. Mais grâce au projet Laboratoire de l’alimentation et de la gestion post-récolte (Fpl), mis en œuvre par l’Institut de technologie alimentaire (Ita) et des universités des Etats unies et du continent, le Gie Touba Darou Salam a commencé à commercialiser une farine instantanée enrichie à base de produits locaux.

Le Sénégal consomme chaque année 90 000 tonnes de farines infantiles. 90% de cette consommation viennent de l’extérieur. Grâce au projet Laboratoire de l’alimentation et de la gestion post-récolte (Fpl) mis en œuvre par l’Institut de technologie alimentaire (Ita), l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid), l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar) et les universités de Purdue, du Kansas, de la Caroline du Nord, d’Afrique du Sud et d’Eldoret au Kenya, le Sénégal vient de mettre au point une farine infantile fortifiée et instantanée. Selon le Directeur général de l’Ita, le Dr Mamadou Amadou Seck, cette innovation a été possible grâce à la maitrise d’une technologie particulière, l’extrudeuse. «On a acquis une technologie que le Sénégal est seul à posséder l’extrudeuse qui permet de fabriquer une farine enrichie immédiatement utilisable pour les enfants en bas âge», a expliqué hier le Dr Seck à l’occasion de la réunion annuelle du programme à Dakar.
La farine mise au point par l’Ita est exclusivement faite à base de produits locaux. «Ces farines sont fortifiées avec d’autres matériaux végétaux locaux riches en micronutriments pour renforcer l’état nutritionnel et de santé des populations vulnérables comme les jeunes enfants, les femmes enceintes ou en âge de procréer généralement exposées à l’anémie et aux autres maladies dues à la malnutrition», précise le Dr Seck.
Déjà, le Groupement d’intérêt économique (Gie) Touba Darou Salam s’est approprié cette technologie et selon la présidente Mme Astou Mbacké Gaye, le produit proposé est enrichi avec des produits locaux comme le mil, le maïs, le niébé, le pain de singe ou la moringa.
Avec l’appui de la Commission national de lutte contre la malnutrition (Clm), le produit est en train d’être vulgarisé dans le pays, indique M. Brice Hamaker, coordonnateur du projet au sein de l’université de Purdue aux Etats-Unies.
Au bout de quatre années de mise en œuvre, le projet Fpl apporte ainsi une réponse concrète à un problème qui touche de vastes régions du pays. Le développement de chaines de valeur durables axées sur le marché pour réduire les pertes de produits alimentaires est ainsi un des objectifs majeurs de ce projet. Selon le Directeur de l’Ita, la nouvelle technologie introduite va permettre l’installation d’une industrie.
«C’est une véritable industrie qui va être installée. La recherche a fait ce qu’elle devait faire, elle a innové et elle a mis sur le marché. Maintenant, c’est à nos hommes d’affaires de s’impliquer pour que le Sénégalais puisse nourrir le Sénégalais», souligne-t-il.
Aujourd’hui, le défi pour ce projet est de reproduire cette technologie dans l’ensemble des 45 départements du Sénégal.
«Le Gie de Touba produit d’excellents produits qui sont en train d’être vulgarisés par le biais de la Clm. L’objectif c’est de toucher les 14 régions», souligne M. Hamaker.
mamewoury@lequotidien.sn