L’une des innovations majeures apportée dans le nouveau Code minier du Sénégal est le contrat de partage de production. Selon les autorités du ministère de l’Industrie et des mines du Sénégal, c’est une innovation propre au Sénégal. Dans ce contrat de partage, il y a une «possibilité laissée à l’Etat selon le cas, notamment dans les zones promotionnelles». Abor­dant cette innovation lors du débat organisé par Le Quotidien, le ministre de l’Industrie et des mines a insisté sur la nécessité d’avoir une connaissance des mines que possède le pays pour que le contrat de partage ait un sens. «Nous n’avons pas une vraie connaissance des mines parce que nous n’avons pas fait les recherches nécessaires. Il n’y a pas de ressources affectées à ce secteur pour que le ministère des Mines puisse faire des études», a-t-il déploré.
Selon Aly Ngouille Ndiaye, c’est la connaissance de la qualité et des quantités de minerais qui va permettre plus tard de faire la promotion du partage de production. Et le ministre d’avancer : «Les minerais qu’on connaît le plus, c’est le fer de la Falémé. 650 millions de tonnes découvertes, et ça fait même plus. Lorsqu’on a rompu le contrat avec Arcelor Mittal, j’ai refusé de donner ce permis sur la base du Code minier de 2011, parce que je considère que je ne peux pas avoir 650 millions de tonnes de fer sur lesquelles on marche à Kédougou et le donner à une entreprise qui vient de l’extérieur en considérant que le Sénégal va avoir 15 ou 10%.» Pour lui, il faut mettre l’accent sur l’évaluation pour pouvoir en tirer profit. «Quelqu’un qui doit venir investir de l’argent pour exploiter ces minerais, c’est au moins, 3 mil­liards de dollars que vous de­vez investir. Mais vous allez trouver un minerai qui a de la valeur, puisque nous en connaissons la valeur. On doit partager la production», a-t-il expliqué. Et M. Ndiaye d’ajouter : «C’est com­me cela que ça doit marcher. Plus tard, on pourra faire la même chose avec les autres ressources, car nous aurons investi pour connaître davantage la valeur.»
Le ministre demande de la fermeté dans la démarche pour faire accepter aux investisseurs ces mesures. «Au départ, c’était très difficile avec les sociétés minières, mais on a dit que c’était optionnel. Qui veut prend. Qui ne veut pas prendre fera autre chose», a-t-il déclaré. Revenant sur la question de l’attribution du fer de la Falémé, le ministre de l’Industrie et des mines souligne que pour le moment «c’est une négociation». Il soutient toutefois qu’il y a eu beaucoup «d’entreprises qui ont manifesté leur intérêt».