Tester le niveau des plus jeunes mais aussi faire le trait d’union entre langue et science : c’est l’un des objectifs du concours de Hackathon lancé par l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. L’Ifan, en lançant ce concours, veut ainsi répondre à la question du développement des langues nationales qui a été posée par le Pr Cheikh Anta Diop dans son œuvre fondamentale, Nations Nègres et Cultures.

Par Ousmane SOW – Pour faciliter la vie des usagers, touchant à des domaines tels que l’éducation, la santé et la citoyenneté, l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) a lancé le concours de  développement d’applications, Ha­ckathon. Pour cette première édition, le champ d’intervention concerne les langues wolof et pulaar. «Les trois premiers lauréats seront primés», informe Dr Adjaratou Omar Sall, hier lors du lancement des journées portes ouvertes de l’Ifan. Pionnier de la transcription des langues africaines, de leur développement et de leur utilisation dans tous les domaines de la vie, le Professeur Cheikh Anta Diop disait, déclare Saliou Diop : «Aucune nation n’est sortie du sous-développement par le gouvernement à travers une langue étrangère, à moins que le processus d’acculturation ne soit devenu irréversible.» «Donc, faire ce genre de concours, c’est répondre à la question du développement des langues nationales qu’il a posée dans la deuxième partie de son œuvre fondamentale, Nation Nègres et Cultures dans laquelle il parlait aussi de la codification des langues, de la terminologie mais surtout de la production scientifique», a indiqué le porte-parole du mouvement Carbone 14 de l’université Cheikh Anta Diop.
Par ailleurs, pour décrypter les fondements économiques et culturels d’un humanisme nouveau, le Pr Moustapha Sokhna, Doyen de la Fastef et par ailleurs représentant du Rec­teur, Pr Ahmadou Aly Mbaye, d’estimer que l’Institut fondamental d’Afrique noire a une dimension symbolique hautement exceptionnelle pour l’université Cheikh Anta Diop. «Ces fondements, j’allais dire ces fondations d’un monde qui est en train de réinventer un nouveau récit, méritent d’être consolidés. Et interroger l’héritage de Cheikh Anta Diop est alors plus qu’une nécessité», dira le Pr Sokhna. Avant d’ajouter que l’Ifan joue un rôle primordial dans le cadre de recherche et de vulgarisation du savoir dans une université ouverte et davantage proche de la société. «Il est reconnu que l’éducation et la recherche sont les leviers de tout développement, et que tout placement dans ces secteurs est un investissement dans le capital hu­main. Et là également, Cheikh Anta Diop est là pour nous le rappeler. A formation égale, la vérité triomphe», conclut-il.
Pour rappel, l’Institut fondamental d’Afrique noire de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, est un établissement de recherche qui comprend 6 départements regroupant 17 laboratoires de recherche, 3 musées et 4 services. «Il compte également une quarantaine de chercheurs assistés par plus de 80 administratifs et techniciens», souligne Abdoulaye Baïla Ndiaye, directeur de l’Ifan. Pour ces trois jours, du 29 au 31 mars, le public est invité à venir s’approprier les œuvres de Cheikh Anta Diop mais surtout que ça soit une source d’inspiration, estiment les organisateurs.