Khalifa Philippe Diarra est un jeune «start-upper» sénégalais, fondateur de Reguleum. Il s’agit d’une technologie qui propose une solution pour réduire les gaz à effet de serre en transformant les déchets plastiques en biocarburant, bioéthanol et biogaz.

Que pouvez-vous dire de votre projet Reguleum
Plus de 4 000 milliards de déchets seraient produits par an, selon les estimations de la Banque mondiale, soit environ 10 millions de kg de déchets par jour, hors agriculture et construction. A l’heure où je vous parle, 2,1 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et 1,1 milliard de personnes sont sans électricité. Le projet Reguleum consiste à transformer ces déchets en biocarburant, en électricité, en eau potable et en briques écologiques. Récemment, avec l’appui de Total à travers le «Challenge start-upper of the year» édition 2019, nous avons pu réaliser notre premier prototype R-Tech prime, une machine qui transforme les déchets en biodiésel, bioéthanol et en gaz. Grâce à Total, nous avons l’opportunité d’être incubés, nous sommes également membres du réseau Ville durable de Dakar et «Agence of change».

Quel est l’impact de votre projet au niveau environnemental et économique ?
Le projet Reguleum a un fort impact environnemental. Avec la production de biocarburant, les émissions de gaz à effet de serre seront réduites à hauteur de 87,9% parce que les biocarburants n’émettent que 0,32 kg de Co2 par litre. Sur le plan social, nous avons décidé de mettre en open source la technologie de Reguleum. De ce fait, nous avons suscité l’imagination et la créativité des jeunes makers et enfants par le biais d’un concours. Nous allons sélectionné et primé les meilleures reprises et innovations de la technologie de Reguleum. Sur le plan économique, nous avons créé quatre emplois directs et cinq emplois indirects.

Qu’utilisez-vous comme matière première ?
Pour la technologie R-Tech prime, nous recyclons les déchets plastiques que nous transformons en biocarburant. Actuellement, l’équipe est constituée de cinq jeunes qui sillonnent pour le moment la zone de Mbao et recyclent les déchets ramassés dans la rue. Nous envisageons de démarrer très bientôt la phase expérimentale de la machine. Si les résultats sont concluants, nous allons entamer un processus de lever de fonds pour mettre en place notre laboratoire et l’usine de montage.