Inondations à Touba : Cheikh Tidiane Dièye change le nom du Plan Orsec

Même si les autorités refusaient d’utiliser la terminologie Plan Orsec, le Plan d’actions d’urgence déclenché hier à Touba est du même acabit. Face à la situation tragique des inondations dans la ville religieuse, l’Etat décide de déployer les gros moyens pour assister les populations et reloger les sinistrés.
L’Etat refuse de déclencher le Plan Orsec, mais la réalité de Touba est en train de le pousser à trouver des solutions alternatives. Cheikh Tidiane Dièye dit avoir lancé un Plan d’actions d’urgence pour Touba en déployant d’importants moyens matériels, humains et financiers. «Face à l’urgence et aux contraintes des procédures de dépenses publiques, le ministre a mis en place une méthode de mutualisation et de redéploiement des ressources déjà disponibles, permettant de mobiliser immédiatement des moyens financiers et logistiques additionnels sans générer de nouvelles dépenses pour les partenaires», explique le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, qui patauge dans plusieurs villes pour trouver une solution aux inondations provoquées par les pluies, en attendant la crue du fleuve Sénégal après les lâchers d’eau décidés au niveau du barrage de Manantali.
Ce lundi, M. Dièye a dû rassembler tous les acteurs institutionnels et opérationnels de la chaîne comme le Gouverneur de Diourbel, le maire de Touba Mosquée, les Forces armées, la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, les services techniques du ministère (Onas, Sones, Sen’Eau, directions de l’Assainissement et de la Prévention des inondations), ainsi que des structures opérationnelles (Ageroute, Senter, Adm, Service national de l’hygiène), des organismes de bassin (Omvs, Omvg), des entreprises de travaux et l’association des acteurs de l’assainissement. Pour lui, le Plan d’urgence est en marche : «Grâce à cette initiative, des contributions majeures ont été mobilisées : des travaux additionnels estimés à 130 millions F Cfa ; 15 000 litres de carburant ; des dizaines de camions hydro-cureurs, plusieurs motopompes et électropompes à gros débit ; une importante logistique de l’Armée et de la Gendarmerie pour l’acheminement du matériel lourd ; des engins d’excavation et de terrassement ; près de 3 km de tuyaux de diamètre 200.» Sans oublier l’appui en denrées et autres : «100 matelas, 150 moustiquaires, 1000 draps de lit, 549 mille F en denrées (4 tonnes de riz, 1000 litres d’huile, 1000 kg de sucre et 500 kg de lait en poudre, et mise à disposition d’un service de transport sur demande.» Il faut y ajouter «les frais de relogement des sinistrés dont plus de 200 millions F Cfa engagés par la mairie de Touba Mosquée».
Mais, la réalité du terrain est toujours fâcheuse : «les acteurs ont confirmé le fait que les inondations dans des quartiers comme Kawsara, Firdawsi, Féto, entre autres, sont aggravées par l’obstruction des voies d’eau par le remblai et le morcellement effectués sur un terrain de près de 2 ha situé sur la voie d’écoulement naturel des eaux. Ce qui a piégé les eaux refoulées depuis Nguiranène dans ces quartiers impactés. Ils ont donc convenu, d’une part, de l’ouverture d’une tranchée drainante pour libérer les eaux et favoriser leur écoulement gravitaire vers la vallée du Sine et, d’autre part, du renforcement des dispositifs de pompage des sapeurs-pompiers vers les réseaux existants», explique le Mha. En tout cas, C.T. Dièye espère que «ces projets favoriseront l’écoulement gravitaire des eaux pluviales vers la vallée du Sine. Une option qui sera plus durable, écologique et adaptée aux réalités socio-économiques de la cité».
Pour lever les contraintes, les autorités administratives locales, «en collaboration avec la mairie et d’autres acteurs, ont engagé, depuis plusieurs jours, des discussions directes avec les autorités locales pour trouver les solutions les plus appropriées et lever les résistances». «Face à l’urgence, la mobilisation coordonnée de tous les acteurs permet d’agir rapidement pour protéger les populations et renforcer la résilience territoriale à Diourbel», a déclaré Dr Cheikh Tidiane Dièye.