La ville de Diourbel est sinistrée dans les grandes largeurs : De la gare routière au quartier Médinatoul, en passant par à Thierno Kandji, Ngolombit, Keur Cheikh, Hlm route de Bambey, Hlm route de Gossas, Ndar Gou Ndaw, Paris, Mboudaye, Cheikh Anta, marché Ndoumbé Diop, la rue d’Avignon, Ndiourbel Tock, les populations nagent dans la consternation. Même si elles ont pu bénéficier du réconfort du préfet qui a sillonné la ville pour évaluer les dégâts : les locaux de l’Ief, de la gendarmerie, les domiciles de l’imam ratib de Diourbel, du président du Tribunal de grande instance et du président régional des personnes vivant avec un handicap sont sous les eaux. Abdou Lakhat Thioune raconte son calvaire : «Depuis presque 00h (samedi), personne n’a fermé l’œil. Nous sommes entourés par les eaux. Nous habitons dans cette maison depuis plus de 50 ans et c’est la première fois que nous sommes confrontés à une telle situation.»
Après les pluies diluviennes du week-end, plus de 200 maisons ont été abandonnées par leurs propriétaires. A Nglombite et Ndiourbel Tock, la situation est plus chaotique. Pris au piège, les résidents sont partis en urgence, laissant leurs affaires derrière eux. Les sapeurs-pompiers étaient obligés de nager pour rallier certaines maisons.
Il a fallu juste 134 mm de pluie pour que tout s’écroule. Ou presque. «On parle même de 134,8 mm dans le département de Diourbel. A part la commune de Diourbel, celle de Tocky Gare a enregistré 101 mm, Ndank Sène 102 mm et le département de Bambey 63,5 mm», détaille le préfet de Diourbel, Ibrahima Fall. Il fait son constat : «Nous avons pu constater que dans la commune de Diourbel, une vingtaine de sites sont inondés. D’une manière générale, ce qu’il faudrait retenir, c’est le renforcement en moyens logistiques des sapeurs-pompiers, notamment en termes de motopompes, mais l’installation d’une descente électrique sur certains points avec des électropompes et enfin la mise à leur disposition d’hydro-cureurs pour certains points qui ne sont pas très proches du réseau d’assainissement. Nous avons aussi remarqué un défaut d’assainissement.» Outre ces mesures conjoncturelles, il prévoit d’autres structurelles comme l’érection d’une station de pompage à Roukou Bou Sew et Ngolombite. «Nous allons mettre cela dans le document et l’envoyer à l’autorité, mais l’urgence c’est de pomper l’eau», a-t-il dit.
Aujourd’hui, les autorités espèrent une chaîne de solidarité pour héberger les sinistrés. «Certains commencent à héberger certains sinistrés, mais il y a également les établissements scolaires. Au niveau du quartier Cheikh Anta, l’école Keur Yelly a été mise à leur disposition. Il faudrait des mesures d’accompagnement parce qu’il ne suffit pas tout simplement de loger des gens et de les laisser à eux-mêmes», annonce le préfet.