A la lecture du communiqué du dernier comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds), on se demande si réellement ce parti veut bien participer à l’élection présidentielle de 2019.
Eh oui ! Depuis notre contribution du 5 juillet 2016, suivie par d’autres déclarations d’avocats, d’experts et autres, nous avions alerté le Pds sur l’impossibilité pour le candidat Karim Meïssa Wade de figurer sur la liste électorale en vertu des dispositions des articles L.31 et suivants du Code électoral sénégalais. Et cela avait comme conséquence directe de l’écarter de la course à la Présidentielle pour irrecevabilité de sa candidature. Ce que confirme d’ailleurs la dernière révision du Code électoral qui écarte clairement de la course présidentielle les candidats non électeurs (art L57).
Cette position est aujourd’hui confortée par la Direction générale des élections (Dge) qui, dans une sortie récente, a informé l’opinion du rejet de la demande d’inscription du sieur Karim Wade sur la liste électorale.
Réagissant à la sortie de la Dge, les membres du comité directeur du Pds s’entêtent à vouloir maintenir la candidature hypothétique de Monsieur Karim Meïssa Wade en s’insurgeant contre, selon eux, une décision illégale de la direction générale des Elections de ne pas inscrire leur candidat sur la liste électorale. Et que l’arrêt de la Crei n’avait pas du tout privé le sieur Karim Wade du droit de vote.
Cette attitude incompréhensible de vouloir s’accrocher à la candidature spéculative de Monsieur Karim Meïssa Wade nous amène à penser que le Pds n’est pas encore prêt à faire face à notre candidat : le Président Macky Sall.
Il convient de rappeler qu’en matière d’élection au Sénégal, c’est le Code électoral qui s’applique. Même si au pénal la déchéance des droits civils et politiques du sieur Karim Wade n’a pas été prononcée, il reste que le Code électoral est clair et limpide sur le cas Karim Wade. Il suffit juste de scruter les dispositions des articles L.31 et suivants de ce Code qui d’ailleurs ne font pas de distinguo entre les personnes déchues de leur droit de vote et celles qui le gardent intact.
L’article L31 du Code électoral dit clairement que : «Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale… ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis… d’une durée supérieure à un mois… en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (5) ans d’emprisonnement». A la lumière de ce texte, Monsieur Karim Meïssa Wade qui a été condamné à une peine de six (6) ans pour un délit passible d’une peine de dix (10) ans d’emprisonnement ne doit pas être inscrit sur la liste électorale. C’est ce qui fonde la décision de la Dge et il n’y a rien d’illégal dans cela.
Même si Monsieur Karim Wade figurait déjà sur la liste électorale, la loi permet à la Commission électorale de le radier d’office (voir article R. 34 du décret n° 2017-170 du 27 janvier 2017, portant partie réglementaire du Code électoral). Selon cet article, «la commission retranche de la liste électorale les électeurs :
décédés ;
dont la radiation a été ordonnée par l’autorité compétente» (Ex : Crei) «ou qui ont perdu les qualités requises par la loi» (Cas Karim Wade frappé par les dispositions de l’article L.31) ;
qu’elle reconnaît avoir indûment inscrits, bien que leur inscription n’ait été attaquée.»
A la lumière de ce qui précède, nous pensons que c’est à bon droit que la Dge ait refusé la demande d’inscription de Monsieur Karim Meïssa Wade. Et il n’y a rien de politique dans sa démarche.
Alors, aux membres du comité directeur du Pds qui exigent le respect de la loi dans leur communiqué, nous les invitons eux-aussi à ne pas se mettre en marge de cette même loi parce qu’elle a été respectée sur toute la ligne.

Doudou MBOUP, Coordonnateur du Mouvement JRK
(Jeunesse pour la Renaissance de Kaolack) – doux89@gmail.com