Le Front Manko wattu senegaal qui livrait hier son enquête sur la situation des inscriptions sur le fichier électoral signale des «anomalies graves» pouvant conduire à la fraude électorale. La tête du ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo est de nouveau demandée.

Le Front Manko wattu senegaal relève une «fraude électorale» en vue des Législatives du 30 juillet. Lors d’une conférence de presse tenue hier au siège de Bokk gis gis, la Commission électorale de cette coalition de l’opposition a relevé de «graves anomalies» au niveau des zones limitrophes de la Mauritanie, notamment au niveau des départements de Podor et de Matam. «Le département de Matam avait 105 399 inscrits lors de la Présidentielle de 2012 ; au référendum du 20 mars 2016, le nombre d’inscrits était de 114 968 ; à la date du 10 février 2017, les inscriptions étaient de 72 419 soit 62.99% des inscrits du référendum de 2016. En conséquence, il est inimaginable que le département de Matam puisse se retrouver, comme par magie, à un électorat avoisinant 200 000 Inscrits !», a dit Sada Ndiaye, président de la commission électorale du front.
Le chargé des Élections au Pds dénonce «les transferts» d’électeurs en provenance de la Mau­ritanie par le biais des audiences foraines comme celles du 26 janvier 2017 au collège de Diaffane «ayant enregistré les ressortissants des villages mauritaniens de Sinthiou Rewo, Sylla Rewo, Néré, etc.» D’après lui, «le pouvoir a procédé à l’inscription au Nord du pays, sur les listes électorales, de 300 Gambiens et d’une centaine de Mauri­ta­niens». L’ancien député de poursuivre : «Le département de Po­dor avait 141 215 inscrits à la Présidentielle de 2012 ; 163 147 Inscrits lors du référendum du 20 mars 2016. De tous les départements frontaliers du Sénégal, celui de Podor est le seul à avoir un taux d’accroissement de plus de 20 000 électeurs !».
D’après Manko, les responsables de l’Apr du département de Matam et du Bosséa en particulier «se sont engagés dans une vaste opération de délivrance, à des Mauritaniens riverains du Bosséa, d’extraits de naissance leur permettant de s’inscrire sur les listes suite à des transcriptions de jugements issus des audiences foraines». Vice-président de la commission électorale, Ass Babacar Guèye alerte que des cars stationnés aux abords du Stade Léopold Senghor se chargent de «transférer des électeurs des Parcelles assainies vers le Nord du Sénégal». S’ap­puyant sur ces «manquements graves» notés dans le fief de Abdoulaye Daouda Diallo, Manko réitère la «disqualification» de l’actuel ministre de l’Intérieur pour l’organisation des élections législatives du 30 juillet prochain.
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