La situation alimentaire risque d’être difficile pour 245 mille personnes dans le pays. C’est l’information donnée par le secrétaire exécutif du Conseil national de la sécurité alimentaire (Cnsa) hier, lors de l’ouverture de l’atelier d’«Identification et analyse des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle». Cette rencontre de 5 jours qui réunit des experts sur la question va permettre d’avoir des données chiffrées sur la situation au Sénégal.

La situation de la sécurité alimentaire risque d’être difficile dans certaines localités du pays. C’est ce qu’a fait savoir hier, à l’ouverture de l’atelier d’«Identifi­cation et analyse des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle», le secrétaire exécutif du Con­seil national de la sécurité alimentaire. Selon Jean Pierre Senghor, c’est à la fin des travaux de cet atelier qui va durer 5 jours qu’ils auront les statistiques sur la situation. Mais déjà, il estime que 30 mille ménages, soit 245 mille personnes risquent d’être dans une situation difficile. Soutenant qu’il y a un plan d’urgence, il informe que des actions sont mises en place et tout le monde est en alerte. «On est sûr que du fait de la pluviométrie qui a été un peu déficitaire partout dans le pays, la situation projetée risque d’être très difficile», a-t-il dit.
Revenant sur l’importance de cet atelier, M. Senghor soutient que ce travail qui réunit tous les experts de l’Etat, les partenaires pour analyser des données leur permettra d’avoir les chiffres qu’ils vont poser sur la table des autorités. «Ce n’est pas la peine d’agiter des épouvantails. On a fait une tournée. Il est dangereux et hasardeux de dire des choses qu’on ne maîtrise pas», a-t-il averti. Informant qu’ils disposent de «la cartographie de l’insécurité alimentaire dans le pays», il souligne que c’est sur cette base que Kanel, Matam, Ranérou et Podor sont déclarés départements à surveiller. Abon­dant dans le même sens, la directrice et représentante résidente du Programme alimentaire mondial (Pam), qui a effectué une visite dans les départements de Podor et Matam «il y a deux semaines et qui a rencontré les communautés agricoles touchées par la sécheresse, les pasteurs et les autorités locales», a relevé une situation difficile dans cette zone. «Et la période de soudure est déjà là et de nombreux ménages ont commencé à en subir les effets», a-t-elle alerté. Mme Lena Savalli a recommandé des actions parce que, souligne-t-elle, «si nous n’agissons pas rapidement, la situation va certainement se détériorer dans les mois à venir et les populations les plus vulnérables en souffriront».

Le Secnsa : «Je ne crois pas à la distribution de riz»
S’agissant des mesures qui sont en train d’être prises pour la sécurité alimentaire, le secrétaire exécutif du Cnsa informe qu’ils sont «en train de construire quelque chose de nouveau qui soit structurel». Et M. Senghor d’expliquer : «Je le dis à tout le monde, je ne crois pas à la distribution de riz, ce n’est pas viable. Il faut des réponses durables et structurelles. C’est pour cela que le Programme national d’appui à la sécurité alimentaire et à la résilience existe. Il faut bâtir des remparts contre l’insécurité alimentaire pour que ces populations puissent se battre elles-mêmes et constituer leur propre réserve et pour que la solidarité entre les différents terroirs puissent se jouer.»
Par ailleurs, saisissant cette occasion, la représentante résidente du Pam à «inviter les structures du gouvernement et les partenaires au développement à soutenir la dynamique déjà enclenchée afin d’avoir un véritable Système d’alerte précoce». «Cela est bien réalisable à travers une démarche inclusive et participative réunissant les utilisateurs, les services de l’Etat et les partenaires techniques et financiers», a-t-elle recommandé.
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