A travers le monde, plus de 800 millions de personnes souffrent encore de sous-alimentation chronique, soit 1 personne sur 9. Au Sénégal, s’il est difficile de chiffrer la prévalence de ce fléau. Babacar Diouf du ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural indique que dans le cadre d’un programme d’adaptation, 6 régions et 22 départements sont identifiés comme étant vulnérables.
Zéro faim en 2030, c’est possible, selon l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (Fao). Cette dernière va ainsi profiter de la célébration ce 16 octobre de la Journée mondiale de l’alimentation (Jma) pour répandre ce message. En effet, il s’agit là d’un message d’espoir si l’on sait qu’aujourd’hui encore plus de 800 millions de personnes à travers le monde souffrent de sous-alimentation chronique, soit 1 personne sur 9. Parmi ces personnes, 60% sont des femmes. Au Sénégal, la journée sera célébrée. En prélude à l’évènement, la Fao et le ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural ont fait face à la presse hier. Mais difficile d’avoir des chiffres sur la prévalence de ce fléau. Le représentant du ministre de l’Agriculture, M. Babacar Diouf, se contente de citer le directeur de la Fao qui, dit-il, affirmait en 2017, au 70e sommet des Nations unies, que le Sénégal et d’autres pays «étaient rayés de la carte de la faim». Toutefois, il indique que dans le cadre d’un programme d’adaptation, 6 régions et 22 départements du pays sont identifiés comme étant des zones où il peut s’avérer nécessaire de pallier des déficits vivriers. Parmi ces régions, Matam, Dakar, Saint-Louis, Thiès ou Louga. M. Diouf explique ainsi que même si l’on ne peut pas indiquer de pourcentage pour notre pays, des éléments d’appréciation existent. «Jusqu’à récemment, quand on parlait de sécurité alimentaire, on se limitait à trois éléments : la disponibilité, l’accessibilité des produits alimentaires et la stabilisation des approvisionnements. Et c’est tout récemment que l’aspect utilisation des aliments a été considéré comme un sous-système de la sécurité alimentaire. A cet effet, le Sénégal a créé la Cellule de lutte contre la malnutrition (Clm)», explique M. Diouf. Il poursuit en mettant en exergue les investissements massifs que le gouvernement a faits pour réussir «des records de production dans plusieurs spéculations», ainsi que la mise en place de «politiques d’accompagnement des producteurs par la subvention des intrants» pour assurer la sécurité alimentaire des populations.
Selon les chiffres de la Fao, 479 millions de personnes souffrant de la faim et 75% des enfants de moins de 5 ans vivent dans des zones de conflit. Ce facteur s’est ajouté aux effets du changement climatique et a provoqué une augmentation de 38 millions de personnes par rapport à la situation de 2015.
Pour Dr Ndiobo Diène de la Fao, «aujourd’hui, les phénomènes naturels qui détruisent les moyens d’existence se multiplient et se matérialisent par l’augmentation des niveaux de température ainsi que l’élévation du niveau de la mer. Ces phénomènes météorologiques ont ainsi des conséquences négatives sur l’agriculture et l’alimentation».
Le défi d’une bonne alimentation est également inscrit en bonne place dans le plaidoyer que compte mener la Fao. En effet, près de 1,9 milliard d’individus sont en situation de surpoids dont 600 millions d’obèses. Pour cette année, Dakar accueillera les manifestations marquant cette journée. Selon M. Babacar Diouf, une conférence scientifique sera organisée le 15 octobre avant les expositions prévues le 16 octobre 2018.
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