«M. le député Khalifa Sall, dans l’attente d’être rétabli dans ses droits inviolables, vous prie de porter à la connaissance de ses pairs députés que c’est en raison de la privation de liberté dont il fait l’objet, qu’il ne pourra pas prendre part à la première session de l’Assemblée nationale ni à toutes celles qui suivront tant qu’il ne sera pas mis fin à sa détention arbitraire.» Par une lettre adressée au prochain président de l’Assemblée nationale, Khalifa Sall a justifié son absence de l’installation de la 13ème Législature prévue cet après-midi. Dans cette missive dont Le Quotidien a eu copie, le Collectif des avocats du député élu en tant que tête de liste de la coalition Manko taxawu senegaal, invite l’Assemblée nationale et les députés à prendre leurs responsabilités pour «faire respecter la loi constitutionnelle, le principe de l’inviolabilité du mandat parlementaire ainsi que la volonté populaire clairement exprimée».
Dans sa plaidoirie, le collectif dénonce le maintien de son client en prison qui constitue une «violation de la Cons­titution» et de la «volonté du Peuple puisqu’il va priver le député élu de la possibilité d’exercer son mandat que le Peuple souverain lui a donné en parfaite connaissance de cause des poursuites judiciaires». Mes François Sarr, Borso Pouye, Demba Ciré Bathily, Ciré Clédor Ly et Seydou Diagne fustigent «la violation» des dispositions de l’article 61 de la Constitution. «Sa détention à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, intervenue antérieurement à l’élection, a été maintenue sous le prétexte de poursuites pour détournement de deniers publics alors que la Constitution prévoit expressément que le député est couvert par l’immunité à compter du début de son mandat qui prend effet dès la proclamation des résultats de l’élection législative», exposent-ils.
Les robes noires estiment que la volonté du Peuple souverain et le principe de l’immunité parlementaire proclamé par la Constitution «priment sur n’importe qu’elle autre considération ou artifice tendant à justifier le maintien du député Khalifa Ababacar Sall en prison». Pour rappel, Khalifa Sall est en prison depuis le 7 mars dernier suite à l’ouverture d’une information judiciaire consécutive à un rapport de l’Ige sur la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Il est accusé «d’association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, escroquerie portant sur des deniers publics et blanchiment» portant sur la somme de 1,8 milliard.
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