Installation d’une unité de cardiologie interventionnelle : Le grand bond en avant de l’hôpital Aristide Le Dantec

Les cardiologues de l’hôpital Aristide Le Dantec se réjouissent de l’avancement de la prise en charge adéquate des malades grâce à la salle de cardiologie interventionnelle «ultra équipée». Selon le Professeur Serigne Abdou Ba, ce «joyau» leur permet de gagner plus en efficacité et de temps.
La cardiologie avance à grands pas au Sénégal depuis l’installation de l’unité de cardiologie interventionnelle de l’hôpital Aristide Le Dantec. C’est du moins la révélation du Professeur Serigne Abdou Ba. Qui s’exprimait avant-hier à la cérémonie d’ouverture des premières journées de la cardiologie interventionnelle de Le Dantec qui se tient pendant 3 jours. Selon lui, cette unité est venue à son heure pour soulager les populations car, dit-il, elle permet de gagner plus de temps dans la prise en charge des patients. «Maintenant, la salle de cardiologie interventionnelle que nous avons et qui a été inaugurée par le président de la République en 2015 nous permet de visualiser les artères malades, les déboucher et ensuite placer à l’intérieur des ressorts pour qu’elles ne se ferment pas. Avant, il fallait partir en France. Cela coûtait extrêmement cher, environ 5 millions. Tous les Sénégalais n’y avaient pas accès. Maintenant que la salle est là, les experts sont là, c’est disponible et on le fait. Donc, c’est une grande avancée», explique Pr Ba. A la question des frais relatifs à la coronographie, le Professeur Ba répond : «Aujourd’hui, la coronographie se fait à 500 mille francs au service de cardio, mais cela dépend de l’acte qu’on fait après. Parce que les ressorts qu’on met après ont un prix. La base c’est 500 mille francs. Nous faisons de telle sorte que le plus grand nombre de malades puissent avoir accès à ce soin.» Et d’ajouter : «On est aujourd’hui à près de 1 186 patients qui y sont passés. Si on évalue cela à 5 millions par patient, cela fait 5 milliards. L’Etat du Sénégal ne peut pas supporter ces évacuations. Donc, c’est un bénéfice pour le Sénégal, voire une économie énorme. Ces patients sont traités par des Sénégalais sans aucune barrière linguistique», loue-t-il. Selon Alassane Mbengue, l’hôpital Aristide Le Dantec, en plus d’être une grande école de formation dans la sous-région, contribue fortement au développement sanitaire du pays. Il dit : «Au Sénégal, on a la plus grande école de cardiologie en Afrique. Nous avons 60 médecins qui viennent de 18 pays qui sont en formation chez nous. Si vous comparez les cardiologues sénégalais par rapport au reste de l’Afrique, nous sommes en avance même sur l’Afrique du Sud. Nous avons un ratio de 1 cardiologue pour 150 mille habitants. Par contre, l’Afrique du Sud a 1 cardiologue pour 300 mille habitants.» En revanche, les maladies cardio-vasculaires sont les premières causes de morbidité et de mortalité au Sénégal. Et le nombre de cas de personnes hyper-tendues évolue. «On a fait une enquête au Sénégal qui montre que 25% de la population adulte sont hyper-tendus. Donc c’est une pathologie silencieuse bien présente qui évolue lentement à bas bruit vers des complications. C’est un gros problème de santé publique et il faut des moyens de prise en charge adéquate», révèle M. Ba.
Stagiaire