C’est un secret de polichinelle de dire que l’école sénégalaise fait face à de nombreux problèmes. Dans un contexte où on parle de plus en plus de la marchandisation de l’école, l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq) a dans un document dénoncé l’insuffisance chronique du financement public de l’éducation et la prolifération des établissements d’enseignement privé sans aucun contrôle de l’Etat.

La marchandisation de l’école publique est une réalité au Sénégal. C’est la raison pour laquelle l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq) dénonce «d’une part, les insuffisances de l’offre éducative publique à tous les niveaux du système éducatif, et d’autre part la prolifération débridée d’établissements privés d’enseignement particulièrement dans les quartiers populeux des grandes villes». Dans un document, cette organisation souligne que ces écoles privées exercent «sans aucun contrôle de l’Etat». Selon les membres de cette organisation, «il en résulte un enseignement au rabais dans la plupart de ces institutions privées d’enseignement, du préscolaire au supérieur». Dans la même veine, l’Useq regrette «l’insuffisance chronique du financement public de l’éducation qui empêche la réalisation de l’équité dans l’accès et la qualité de l’éducation et entretient la dynamique de privatisation dans l’éducation». Pour mettre fin à cette situation, elle «exige de l’Etat du Sénégal la mise aux normes des nombreux établissements d’enseignement privé qui ne sont que des ‘’boutiques pédagogiques’’ pour garantir la qualité des enseignements-apprentissages». Il est aussi demandé «l’édification d’un puissant et performant service public d’éducation du préscolaire à l’université dans l’esprit de ‘’l’école de la réussite’’ prônée par les Assises de l’éducation et de la formation». Un appel a aussi été lancé aux syndicats, Ong, Associations de parents d’élèves, amis de l’école afin que soit constituée «une puissante coalition nationale pour pousser à l’atteinte de ces deux objectifs stratégiques au grand bénéfice du Peuple sénégalais».
Saluant l’adoption par la communauté internationale de l’Agenda éducation 2030 à travers l’Odd 4, en tant qu’objectif et pilier pour la réalisation des autres Odd, les membres de l’Useq ont invité «les décideurs (Etats, gouvernements, institutions internationales, autres partenaires techniques et financiers) à respecter leurs engagements en vue d’une mise œuvre correcte de l’Agenda 2030 en général, de l’Odd 4 en particulier». S’adres­sant aux acteurs de la société civile, cette organisation les exhorte «à rester mobilisés autour de l’Odd 4, à constituer des alliances nationales et internationales, larges et solides pour la défense et la promotion de l’école publique de qualité pour tous».
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